Le devoir d’information : élément essentiel

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°1 - 15 mars 2023 (page 26-32)
Information dentaire

Le devoir d’information est devenu un élément fondamental de la relation praticien-patient. En effet depuis l’arrêt de la Cour de cassation de mars 2002 qui a instauré le renversement de la charge de la preuve, c’est au praticien d’apporter la preuve qu’il a bien donné à son patient les éléments d’information loyale et compréhensible, pour permettre à ce dernier de donner son consentement éclairé.

Cet article a pour objectif de déterminer les différentes possibilités pour le praticien d’apporter cette preuve, dans l’hypothèse où sa responsabilité professionnelle serait recherchée et son traitement mis en cause devant un tribunal judiciaire. La formulation du consentement éclairé doit faire l’objet d’un document écrit, daté et signé par le patient. Il en est de même pour le devis car la contestation porte souvent sur le montant des honoraires.

Le devoir d’information est une obligation qui pèse sur le professionnel de santé. Il consiste à donner au patient une information claire, intelligible et loyale sur :

  • le traitement envisagé, avec ses avantages, ses inconvénients et les risques éventuels encourus ;
  • les autres options thérapeutiques possibles, avec leurs avantages, leurs inconvénients et les risques éventuels encourus ;
  • les risques encourus en cas d’abstention thérapeutique.

Pourquoi informer ?

Depuis un arrêt de la Cour de cassation de février 1997, c’est au praticien d’apporter la preuve qu’il a bien donné les informations nécessaires à son patient. C’est ce que l’on a appelé le renversement de la charge de la preuve. Cette solution jurisprudentielle a été consacrée par la loi du 4 mars 2002, au sein de l’article L1111-2 du Code de la santé publique (CSP).

En réalité, la Cour de cassation est revenue à la règle commune, définie par l’article 1315 du Code civil : « Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation. »

Le problème qui se pose en pratique courante est : comment apporter cette preuve ? La seule preuve irréfutable consisterait en l’enregistrement vidéo intégral des consultations et donc des explications données au patient ; ou bien la présence d’une tierce personne assermentée pendant la consultation… ce qui est irréaliste !

Conséquences pratiques

  • L’information doit être systématique.
  • Le consentement du patient doit être libre et éclairé.
  • Le patient doit pouvoir acquiescer à la prescription de son praticien en dehors de toute contrainte.
  • Il doit pouvoir opter pour la solution thérapeutique de son choix dès lors qu’elle est conforme aux règles de l’art.

Qui doit informer ?

Le devoir d’information pèse sur le praticien…

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