Les récessions gingivales (RG) désignent le déplacement apical du rebord gingival au-delà de la jonction émail-cément (JEC), qui entraîne une exposition de la surface radiculaire dans la cavité orale [1]. La moitié des adultes de 18 à 64 ans et près de 90 % des plus de 65 ans présentent au moins une RG [2]. L’étiologie des RG est multifactorielle, combinant des facteurs prédisposants tels qu’un phénotype gingival fin, et des facteurs déclenchants comme le brossage traumatique [2-4] (tableau 1). À long terme, la majorité des RG non traitées tendent à s’aggraver [5]. Elles peuvent affecter l’esthétique du sourire et entraîner des symptômes fonctionnels, notamment une hypersensibilité dentinaire.
Les RG vestibulaires se présentent plus souvent sous la forme de RG multiples adjacentes (RGMA) que de lésions isolées [3, 6]. Le traitement chirurgical des RGMA peut être un défi technique, à cause des dimensions du site opératoire, de la surface avasculaire plus importante, et des caractéristiques parfois hétérogènes des sites à traiter (type, hauteur de RG, tissus environnants) [7, 8]. Le choix de la technique doit également tenir compte de la possibilité de traiter plusieurs sites en une seule intervention afin de réduire la morbidité, tout en garantissant un résultat esthétique optimal, notamment dans le secteur antérieur [3].
Le lambeau en enveloppe positionné coronairement (e-CAF), décrit par Zucchelli et De Sanctis en 2000, est devenu une des approches les plus largement adoptées pour le traitement des RGMA [9, 10]. Le e-CAF se distingue par sa rapidité d’exécution, la laxité optimale des tissus qu’il procure et la prévisibilité du résultat, tant clinique qu’esthétique. Conçu initialement pour le traitement d’un quadrant à la fois, au maxillaire, le e-CAF a connu de nombreuses adaptations, en fonction de la localisation (antérieure ou latérale, maxillaire ou mandibulaire)…