Applications cliniques
L’utilisation du microscope opératoire en odontologie a été proposée en France dès la fin des années 1960 par les docteurs Boussens et Ducamin [8]. En 1981, Apotheker [9] rapporte le bénéfice lié à l’amélioration considérable de l’acuité visuelle en endodontie. Toutefois, les microscopes alors dérivés de la chirurgie ophtalmologique ne permettent pas une utilisation routinière. Il faudra attendre la contribution du Docteur Gary Carr [1, 2] pour mettre en pratique au quotidien l’intérêt du microscope opératoire associé à un éclairage. D’autres endodontistes, tels Ruddle [6], Stopko [7] et Kim [3], vont promouvoir, au cours des années 1990, « l’endodontie microscopique » lors du traitement initial, du retraitement orthograde ou du traitement endodontique chirurgical. En 1998, l’American Association of Endodontics (AAE) impose l’utilisation des microscopes opératoires au sein des programmes postuniversitaires [8].
Intérêts et avantages
Même si, pour cette approche innovante, aucune méta-analyse de la littérature n’a mis en évidence de gain sur le plan de la qualité des traitements endodontiques [8, 10-12]. Les intérêts et les avantages techniques et cliniques de cette pratique sont nombreux.
En endodontie, le travail s’effectue à l’échelle du millimètre et sur des profondeurs de 10 à 30 mm dans l’espace canalaire. Il apparaît dès lors que l’acuité visuelle est le facteur déterminant pour optimiser la motricité fine [13]. Le microscope opératoire répond à ce cahier des charges :
– grossissement du champ opératoire de x 4 à x 21 pour une profondeur de champ de 65 mm à 10 mm ;
– distance de travail de 200 à 300 mm ;
– vision binoculaire, stéréoscopique ;
– source lumineuse focalisée au centre du champ de travail (absence d’ombre portée) ;
– puissance lumineuse 2 à 3 fois supérieure à celle de l’éclairage monté sur des loupes.
L’acte endodontique est fondé jusqu’alors…