Le dispositif occlusal dénommé JIG de Lucia, connu depuis soixante ans [1], est très utilisé dans le monde. Le concept reste d’actualité, nous utiliserons le terme de Butée Occlusale Antérieure (BOA) pour souligner son caractère de stop vertical avec une face occlusale globalement horizontale, alors que le JIG proposait une face occlusale inclinée.
A l’ère du numérique, cet article vise une modernisation du concept, en particulier sur trois points :
- une méthode innovante de calibration de la hauteur de la butée ;
- un stop vertical plutôt horizontal, lisse, à contact ponctuel pour faciliter l’enregistrement de la RC analogique (aussi une utilisation ponctuelle pour un temps très limité) ;
- l’utilisation systématique d’une BOA ponctuelle pour enregistrer numériquement la RC à la dimension verticale thérapeutique mais en figeant la position mandibulaire sur la BOA.
De quoi s’agit-il ?
Parmi les différentes orthèses orales, on identifie
les gouttières occlusales comme des dispositifs, généralement en résine, emboitables temporairement sur l’arcade maxillaire ou mandibulaire, ayant pour but de modifier les rapports intermaxillaires. Certaines gouttières occlusales partielles établissent des contacts occlusaux uniquement antérieurs : JIG de Lucia, plaque rétro-incisive, plaque de Hawley, plaque de Sved, plan de morsure rétro-incisif de Jeanmonod, butée occlusale incisive d’Abjean, NTI-Tss®, déprogrammeur de Kois. S’y ajoute la Butée Occlusale Antérieure (BOA).
En 1964, Victor Lucia a décrit une méthode simple en plaçant une butée occlusale sur les incisives (littéralement anterior bite block), réalisée extemporanément, pour faciliter l’enregistrement de la RC [1]. Cette butée est dénommée JIG de Lucia, JIG signifiant Joint Incisal Guidance selon Bodin et al. Encore souvent utilisée de nos jours, cette butée en résine rigide (initialement en résine Duralay) adaptée sur les incisives…