L’ingénierie tissulaire
L’ingénierie tissulaire se définit comme « l’ensemble des méthodes et des techniques s’inspirant de l’ingénierie et des sciences de la vie afin de développer des substituts biologiques pouvant maintenir, améliorer et restaurer les fonctions des tissus vivants » [1].
Les étapes “classiques” du processus d’ingénierie tissulaire comprennent tout d’abord un prélèvement de cellules chez le patient qui seront mises en culture pour être amplifiées et/ou différenciées, un ensemencement de ces cellules sur une matrice, l’incubation de l’ensemble dans un bioréacteur avec des facteurs de croissance et, après un temps de maturation suffisant, l’implantation du construit tissulaire chez le patient où il sera remodelé(fig. 1) [2].
Cependant, pour recréer un tissu osseux vascularisé et optimiser les propriétés de viabilité et d’intégration du construit, il est impératif de comprendre sa physiologie, notamment les communications cellulaires existantes.
L’os alvéolaire est un tissu vivant peuplé en partie d’ostéoclastes, d’ostéoblastes et de cellules endothéliales. Le dialogue entre ces trois types cellulaires est fondamental pour garantir l’homéostasie osseuse. Les liens entre les ostéoclastes et les ostéoblastes, et les liens entre les ostéoblastes et les cellules endothéliales ont déjà été établis. Cependant, la communication entre les ostéoclastes et les cellules endothéliales reste inconnue.
L’objectif de cet article est de réaliser un bref état de l’art sur la communication des cellules osseuses. Ainsi, les principaux liens entre ostéoclastes et ostéoblastes, et entre ostéoblastes et cellules endothéliales, seront abordés dans les première et deuxième parties respectivement. Au sein de l’unité de recherche Inserm-U1026, à Bordeaux, nous avons établi un milieu de culture compatible avec ces trois…