Les abus sexuels chez l’enfant en quelques chiffres
On estime, dans le monde, à 1 milliard le nombre d’enfants de 2 à 17 ans ayant subi des violences physiques, sexuelles, émotionnelles ou des négligences au cours de l’année écoulée [1]. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans la plupart des cas, on retrouve au moins l’un des six principaux types de violence interpersonnelle (maltraitance, harcèlement, violence des jeunes, violences des partenaires intimes, violences sexuelles, violence émotionnelle ou psychologique) survenant à différents stades du développement de l’enfant. Ces violences entraînent des répercussions multiples et complexes sur l’enfant, à court, moyen et long terme, sur le plan de la santé psychiatrique, psychosociale et/ou physique [2, 3]. Contrairement aux idées reçues, ce sont souvent les proches et les figures d’autorité des enfants, plutôt que des inconnus, qui sont responsables de ces abus, avec des conséquences encore plus délétères [4, 5].
Dans le cadre plus spécifique des abus sexuels, l’OMS définit les violences sexuelles comme « tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail ». Selon les chiffres, la violence sexuelle envers les enfants est une véritable problématique mondiale, avec une variation significative de la prévalence des violences sexuelles selon les régions et les pays [6]. En France, l’Unicef (United Nations International Children’s Emergency Fund) évoque des chiffres clés alarmants : au moins 160 000 enfants subissent des violences sexuelles chaque année, et 1 victime d’inceste sur 4 avait moins de 5 ans au moment des faits.