Les bisphosphonates en dentisterie : effets indésirables et directives cliniques

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°43 - 10 décembre 2025 (page 42-46)
Information dentaire
Les bisphosphonates, inhibiteurs de la résorption osseuse, sont de plus en plus prescrits. L’ostéonécrose des maxillaires est une complication fréquente qui leur est associée. Cette revue se focalise sur le mode d’action des bisphosphonates, leurs effets secondaires, ainsi que les directives cliniques liées.

Les bisphosphonates

Historique

Les bisphosphonates (BP), ou erronément appelés diphosphonates, sont connus en chimie depuis la moitié du XIXe siècle. Ils étaient employés dans l’industrie comme inhibiteurs de corrosion [1].

En 1967, le premier agent BP, 1-hydroxy ethane-1,1, appelé étidronate, a été utilisé pour le traitement d’une maladie rare, la fibrodysplasia ossificans progressiva (FOP) [2]. Sa capacité à former une liaison avec les cristaux d’hydroxyapatite a été démontrée, d’où l’extension de son usage pour préserver la masse osseuse [3].

Structure chimique

Les BP sont des dérivés chimiquement stables du pyrophosphate, caractérisés par la substitution de l’atome d’oxygène par une liaison carbone-phosphore. Cette structure confère à la molécule une plus grande stabilité, ainsi qu’une résistance à l’acidification enzymatique des pyrophosphatases [4]. L’atome de carbone permet deux liaisons covalentes à des radicaux nommés R1 et R2. Le radical R1 présente une grande affinité au tissu osseux, alors que le radical R2 détermine l’action anti-résorptive de la molécule ainsi que son efficacité [5] (fig. 1).

Mode d’action

Le remodelage osseux est un processus essentiel pour le renouvellement et la réparation osseuse tout au long de la vie [6] (fig. 2). Il comprend quatre phases : activation, résorption, inversion et formation.

Après leur administration, dès qu’ils atteignent la circulation sanguine, les BP se concentrent dans les sites de remodelage osseux actif. Cela est principalement dû à la grande leur grande affinité vis-à-vis des cristaux d’hydroxyapatite. Ils adhèrent ensuite aux surfaces osseuses et sont absorbés par les ostéoclastes, causant ainsi une mort cellulaire. Avec comme conséquence que la formation osseuse surpasse la résorption en raison du déséquilibre entre ostéoclastes/ostéoblastes [1, 6].

Il convient…

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