Les colles ou résines de collage ont joué un rôle déterminant dans le passage d’une dentisterie fondée sur des principes de macrorétention à une approche plus conservatrice, axée sur la microrétention mécanique et les interactions physico-chimiques. Ces matériaux sont dans la majorité des cas des résines composites du fait de la présence de charges dispersées dans un réseau essentiellement de polymères de diméthacrylates. Une exception notable est le Super-Bond Universal Kit, une résine non chargée et composée d’un réseau de polymère de méthacrylate de méthyle (MMA). La composition des colles leur confère des propriétés telles qu’une intégrité durable du joint entre la dent et restauration, et un renforcement de la restauration et de la structure dentaire résiduelle. Par ailleurs, elles assurent une intégration esthétique de la restauration grâce à une gamme de teintes et de niveaux de translucidités.
Néanmoins, le praticien est confronté aujourd’hui à une pléthore d’agents de collage dont leurs appellations commerciales peuvent prêter à confusion quant à leur bonne utilisation. Afin de mieux s’y retrouver, il a été proposé de classifier les colles selon leur mode de prise : photopolymérisable, chémopolymérisable (autopolymérisable), ou duale combinant les deux prises précédemment évoquées. Cette classification est utile pour adapter son choix de colle selon la profondeur de photopolymérisation. Cette profondeur est l’épaisseur du substrat prothétique à travers laquelle la colle est suffisamment polymérisée : une colle duale pourrait donc être plus judicieuse sous une restauration plus épaisse et opaque [1, 2].
Toutefois, cette classification est insuffisante pour guider le praticien à réaliser les traitements de surface dentaire et prothétique adaptés, indispensable pour une adhésion optimale. En France, Michel Degrange a proposé une classification des colles selon leur potentiel…