Les résines composites fibrées : apport des RCFs dans les restaurations profondes postérieures

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  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques n°2 - 15 octobre 2024 (page 34-44)
Information dentaire
L’utilisation de résines composites fibrées (RCFs) dans une approche biomimétique comme substitut dentinaire dans les cavités postérieures profondes pourrait représenter une avancée significative en dentisterie restauratrice. Ces matériaux ont pour objectif d’imiter non seulement la structure, mais aussi les propriétés mécaniques de la dentine naturelle, réduisant ainsi le risque de fractures du couple dent-restauration. Les fibres intégrées dans les RCFs jouent un rôle crucial en inhibant l’initiation et la propagation des fissures, ce qui pourrait renforcer la structure des restaurations directes et indirectes et améliorer leur durabilité à long terme. Avec le développement récent de diverses formulations, les RCFs offrent désormais une multitude d’options parmi les biomatériaux disponibles pour les praticiens. Cet article propose un état des lieux des RCFs actuellement disponibles et expose leurs propriétés mécaniques à travers la littérature scientifique.

Des premiers pas jusqu’à la maturité des RCFs modernes

L’ascension de l’incorporation des fibres dans nos restaurations depuis des décennies

Le biomimétisme, qui consiste à transposer les processus biologiques naturels aux technologies modernes, a ouvert de nouvelles perspectives en dentisterie. Les dents naturelles bénéficient d’une synergie entre l’émail et la dentine, reliés par la jonction amélo-dentinaire (JAD). Ce lien assure un équilibre optimal entre rigidité, résistance mécanique, résilience et ténacité. Cependant, les altérations de l’intégrité structurelle des dents peuvent perturber cet équilibre délicat. L’objectif du biomimétisme est de remplacer les tissus dentaires endommagés par des biomatériaux possédant des propriétés similaires aux substrats naturels [1].

Par analogie, les résines composites sont souvent considérées comme des substituts dentinaires, tandis que les céramiques sont assimilées à un substitut amélaire. Cependant, cette vision simpliste ne reflète pas pleinement la complexité des enjeux biomécaniques. En réalité, les capacités mécaniques des résines composites conventionnelles restent inférieures à celles de la dentine [2]. Un indicateur clé de la performance des biomatériaux est la ténacité, qui mesure la résistance à la rupture et sa capacité à résister à la propagation des fissures. Toutefois, la ténacité des résines composites est nettement inférieure à celle de la dentine [3]. De même, la microstructure des résines composites, constituée de particules de charge intégrées dans une matrice de résine, diffère significativement de celle de la dentine, qui est composée de fibres de collagène intégrées dans une matrice d’hydroxyapatite. Pour combler cette lacune, une tendance actuelle vise à imiter les fibres de collagène à l’aide de fibres artificielles intégrées dans la résine composite : les résines composites fibrées (RCFs). L’utilisation…

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