Les verres bioactifs : des propriétés aux applications cliniques en dentisterie restauratrice et en endodontie

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  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques n°1 - 15 mars 2022 (page 27-36)
Information dentaire
Les thérapeutiques en odontologie restauratrice et en endodontie s’orientent très clairement vers l’utilisation de matériaux biocompatibles, et mêmes bioactifs, afin de stimuler les processus de réparation tissulaire. Les matériaux bioactifs, et les verres bioactifs (Bioactive glasses, BAG) en particulier, s’inscrivent très précisément dans cette logique. L’objectif de nos thérapeutiques est de mettre en œuvre des matériaux de restauration permettant de préserver les tissus dentaires dans une approche non invasive et/ou minimalement invasive. Dans le cadre des thérapeutiques de préservation de la vitalité pulpaire, les matériaux bioactifs sont essentiels à la stimulation de la capacité sécrétoire des cellules pulpaires et à la formation d’une barrière minéralisée. En endodontie, les dispositifs bioactifs ont la capacité de stimuler les cellules en charge de la cicatrisation apicale (cémentoblastes et ostéoblastes), d’augmenter l’étanchéité des obturations et de diminuer la charge bactérienne, objectifs principaux pour la qualité et la pérennité des traitements. Les BAG, après avoir démontré leurs propriétés biologiques en médecine, suscitent aujourd’hui un intérêt grandissant en odontologie. En effet, ils sont étudiés comme nouveaux matériaux (vernis, résine de scellement…) ou intégrés à des produits déjà existants (BiodentineTM) afin d’ajouter ou de potentialiser certaines propriétés : reprécipitation in situ, propriétés antibactériennes… L’objectif de cet article est d’aider les praticiens à mieux comprendre les mécanismes et les propriétés inhérentes aux produits à base de BAG en dentisterie restauratrice et en endodontie. Du fait de leurs nombreuses propriétés, les BAG offrent des perspectives cliniques intéressantes.

Les verres bioactifs (Bioactive glasses, BAG), comme leur nom l’indique, font partie des matériaux dits « bioactifs ». Depuis leur découverte en 1969 par le Pr Larry Hench, de nombreux paramètres ont pu être modifiés pour étendre les perspectives d’indications cliniques des BAG : taille des particules (obtention de nanoparticules) ou composition chimique (substitution/adjonction d’oxydes ou de fluorures). Rappelons que les premiers BAG fabriqués, nommés « 45S5 », se composent (en masse) de 45 % SiO2 – 24,5 % Na2O – 24,5 % CaO – 6 % P2O5.

Il est également possible d’intégrer des principes actifs, des protéines ou des facteurs de croissance au sein des pores des BAG poreux élaborés selon une méthode sol-gel [1].

Les matériaux dentaires bioactifs sont recherchés pour de multiples indications en odontologie, et particulièrement en Odontologie restauratrice/endodontie (ORE) [2, 3].

En odontologie restauratrice, les BAG favorisent la reminéralisation des lésions carieuses ou érosives et permettent de préserver les tissus dentaires calcifiés, dans une approche non invasive et/ou minimalement invasive [4, 5].

La capacité sécrétoire des cellules pulpaires et leur différentiation se trouvent stimulées au contact de ces bioverres, accélérant la formation d’une barrière minéralisée [2, 3].

En endodontie, la stimulation des cellules du périapex (cémentoblastes et ostéoblastes) par les BAG accélère les processus de cicatrisation, de même que ces BAG améliorent l’étanchéité des obturations et contribuent à diminuer la charge bactérienne [6].

Les méthodes de fabrication, les propriétés et la composition des BAG ont été décrites dans une précédente publication [1]. Cet article se propose dans un premier temps de présenter les propriétés attendues des BAG pour des applications cliniques dans l’ensemble des disciplines évoquées précédemment. Dans un second temps, nous évoquerons les différentes…

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