Les zircones : une nouvelle option pour la réalisation des inlays/onlays/overlays ?

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  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques n°2 - 15 octobre 2025 (page 74-81)
Information dentaire
Les restaurations postérieures partielles indirectes (inlays, onlays, overlays, IOOv) s’inscrivent dans le gradient thérapeutique et constituent une alternative conservatrice aux couronnes périphériques. Si les vitrocéramiques (leucite, disilicate de lithium et ZLS) bénéficient d’un niveau de preuve élevé, la zircone a beaucoup évolué : de matériau d’armature opaque, elle est devenue monolithique et plus translucide (3Y-TZP, 4Y-PSZ, 5Y-PSZ). La 3Y-TZP, grâce au renforcement transformationnel, offre une très haute résistance sous faibles épaisseurs ; des épaisseurs occlusales d’environ 0,5-0,7 mm apparaissent envisageables, avec un effet de seuil en dessous duquel la résistance chute. Les zircones 4Y/5Y gagnent en esthétique mais requièrent des épaisseurs un peu supérieures. La transmission lumineuse au travers d’épaisseurs fines permet, dans des conditions optimisées, la photopolymérisation efficace de matériaux d’assemblage. Les preuves cliniques dédiées aux IOOv en zircone restent limitées (une étude à 1 an, résultats comparables au disilicate de lithium avec un décollement précoce). En revanche, les données sur des bridges collés cantilever en 3Y-TZP confortent des épaisseurs occlusales minimales (≥ 0,7 mm) et des parois axiales très fines (0,3 mm). En clinique, la zircone est particulièrement pertinente en espace inter-arcade réduit, sous réserve de protocoles de collage stricts et d’ajustements/polissages prudents pour préserver la résistance et limiter l’usure antagoniste. Des études cliniques à long terme sont nécessaires.

Les inlays, onlays et overlays (IOOv) sont des restaurations partielles postérieures indirectes qui s’inscrivent pleinement dans le concept du gradient thérapeutique décrit par Tirlet et Attal (2009) [1]. Dans une approche contemporaine de dentisterie conservatrice, elles apparaissent comme les héritières logiques de la couronne périphérique, en permettant une restauration fonctionnelle et durable tout en maximisant la préservation tissulaire [2]. Plusieurs familles de matériaux sont disponibles pour leur réalisation : composites, céramiques hybrides et céramiques vitreuses. Ces dernières, en particulier les vitrocéramiques renforcées à la leucite, au disilicate de lithium ou au monosilicate de lithium et zircone, s’imposent progressivement comme les matériaux de choix grâce à leur stabilité, leur rendu esthétique et leur excellent comportement à long terme [3]. Leur fiabilité clinique est désormais soutenue par un niveau de preuve élevé, au point que leurs performances sont aujourd’hui quasiment comparables à celles des onlays en or [4], et ce même pour des céramiques feldspathiques.

Parallèlement, la zircone a connu une évolution remarquable. Initialement réservée aux armatures de bridges du fait de son opacité et de sa grande résistance mécanique, elle s’est progressivement imposée comme matériau de restauration à part entière grâce au développement de formulations plus translucides [3]. Les dernières générations de zircone, à gradient de composition, offrent désormais un compromis intéressant entre propriétés mécaniques et esthétiques [5]. Aujourd’hui, les zircones sont les matériaux les plus utilisés en prothèse fixée, selon les données industrielles [6] et leur usage est en train de s’élargir à des restaurations collées : inlays, onlays, overlays, bridges collés, voire facettes vestibulaires ou occlusales [7-8].

Cependant, en pratique clinique, la zircone reste peu utilisée pour les…

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