Lésions carieuses profondes et restaurations indirectes : intérêt de la remontée de marge

  • Par
  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°4 - 15 décembre 2018 (page 252-256)
Information dentaire
Résumé Cet article est une réflexion sur le problème de l’interface entre tissus biologiques et biomatériaux de restaurations. À quel type de réaction peut-on s’attendre lorsqu’on place des matériaux au contact de la gencive ? Le présent article fait le point concernant l’amalgame, l’or, le verre ionomère et le composite. La question est de déterminer lequel est le mieux toléré par l’organisme s’il devait être utilisé en profondeur lors du traitement de lésions carieuses profondes. Au vu du peu de données disponibles dans la littérature scientifique en dentisterie restauratrice, cet article propose aussi d’analyser les résultats de recouvrements radiculaires sur des racines restaurées pour des lésions cervicales non carieuses, quelle cicatrisation et quel type d’attache parodontale peuvent être obtenus dans ces cas.
AbstractDeep carious lesions and indirect restorations: interest in margin elevation
Part I: Scientific approach
This article takes into consideration the problem of the interface between biological tissues and restorative biomaterials. What kind of reaction can be expected when materials are in contact with the gingiva? This article reviews amalgam, gold, glass ionomer and composite. The question is which one is the best tolerated material when it is used to treat deep carious lesions. Given limited data available in the scientific literature on this topic, this article also proposes an analysis of the results of root coverage procedures on restored roots for non-carious cervical lesions, what kind of healing can be expected and what type of periodontal attachment can be obtained.

Partie I : approche scientifique

Nous utilisons dans notre pratique quotidienne de nombreux matériaux dans le cadre du traitement des organes dentaires mais aussi des tissus environnants. Ces matériaux doivent entre autres être biocompatibles afin d’être tolérés par l’organisme. La difficulté est d’obtenir un matériau parfaitement toléré par l’organe dentaire d’une part et le parodonte d’autre part, d’avoir de bonnes propriétés biologiques mais aussi biomécaniques afin de répondre aux besoins de traitement de chacune des parties. Ce matériau idéal n’existant pas, cette première partie d’article propose d’analyser brièvement la réponse du parodonte à plusieurs matériaux de restauration afin d’orienter notre choix lors du traitement des lésions carieuses profondes.

Mesures histomorphométriques

L’espace biologique est défini comme l’attache gingivale le long de la racine dentaire allant de la partie la plus coronaire de l’attache épithéliale à la partie la plus apicale de l’attache conjonctive et ne comprend pas le sulcus (fig. 1). Ce terme est fondé sur les travaux de Gargiulo [1] qui, dans une étude sur cadavre, détaillait le complexe dento-gingival chez l’humain. Celui-ci est en moyenne de 2,04 mm, comprenant 0,97 mm d’attache épithéliale et 1,07 mm d’attache conjonctive chez le patient sain. Dans la partie plus coronaire, le sulcus est de 0,69 mm. Cependant, les variabilités sont grandes pour l’attache épithéliale qui peut varier de 1 à 9 mm, tandis que l’attache conjonctive est plus constante.
Cet espace biologique doit être laissé intact lors de procédures de restaurations, au risque de provoquer une inflammation gingivale, une perte d’attache et une perte osseuse. Ces phénomènes sont liés à la réponse inflammatoire destructrice due au biofilm microbien situé sur les restaurations profondes. Cliniquement, ces changements se manifestent par des pertes d’attache, des poches parodontales et des récessions…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité