Lésions lichénoïdes induites : syndromiques ou médicamenteuses ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°32 - 21 septembre 2022
Information dentaire
Les lésions lichénoïdes orales ressemblent au lichen plan oral idiopathique, mais elles n’en ont pas toutes les caractéristiques cliniques et histologiques. Souvent, les réactions lichénoïdes surviennent dans le cadre d’une maladie générale (Hépatite C), de syndromes (Good, APECED), d’une allogreffe de moelle osseuse (maladie du greffon contre l’hôte), ou de la prise de médicaments (autrefois les sels d’or, aujourd’hui les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, certains anti TNF…). Dans d’autres cas, ces réactions lichénoïdes peuvent être induites par un facteur local représenté principalement par les amalgames dentaires qui contiennent des composants mercuriels à l’origine d’un phénomène d’hypersensibilité. Enfin, un nombre important de réactions lichénoïdes sont idiopathiques.

Cas 1

Motif de la consultation

Patient adressé par son médecin interniste pour avis et prise en charge d’une lésion jugale douloureuse, présente depuis 6 mois.

Histoire de la maladie

Le patient, âgé de 63 ans, était suivi en médecine interne depuis 6 ans pour un syndrome de Good associant un thymome et une hypogammaglobulinémie responsable d’infections pulmonaires à répétition. À but prophylactique, il était traité par des cures mensuelles d’immunoglobulines polyvalentes. Le thymome avait été réséqué, mais cela n’avait eu aucun effet sur les troubles immunitaires.

Interrogatoire

Il révélait la présence de brûlures buccales, aggravées par l’alimentation, mais négligées compte tenu du contexte général. Plus récemment, les brûlures s’étaient aggravées, ce qui a motivé la consultation de chirurgie orale pour avis spécialisé.

Examen clinique

On observait une large plage érythémateuse et kératosique sur la joue gauche. En périphérie, la kératose avait un aspect dendritique. Au centre de la lésion kératosique, siégeait une ulcération.

Examens paracliniques

Une biopsie de la plage kératosique à proximité de l’ulcération a été réalisée. Elle a confirmé le caractère lichénoïde de la lésion avec présence d’un épithélium orthokératinisé au sein duquel siégeaient quelques corps apoptotiques. Au sein du chorion, il existait un infiltrat lymphoplasmocytaire lichénoïde. Aucun signe de malignité n’était visible sur l’échantillon analysé.

Synthèse

• Le SYNDROME DE GOOD peut se compliquer de manifestations auto-immunes parmi lesquelles des lésions lichénoïdes orales. Le lien entre le syndrome de Good et les lésions lichénoïdes serait un déficit de maturation thymique des lymphocytes T régulateurs, permettant la sélection de clones auto-réactifs responsables des lésions orales. Les lésions lichénoïdes du syndrome de Good se différencient…

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