Lésions palatines atypiques

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°14 - 10 avril 2024 (page 19-21)
Information dentaire

Le palais peut être le siège de nombreuses lésions, mais certaines sont plus ou moins spécifiques de cette localisation.

Parmi les lésions spécifiques, nous citerons l’abcès sous-périosté, l’ouranite tabagique, l’hyperplasie papillaire palatine sous-prothétique, le torus palatin, les tumeurs salivaires, la sialométaplasie nécrosante… On rapportera dans cet article deux lésions bien connues – l’hyperplasie pseudoépithéliomateuse et la malformation veineuse acquise – mais que l’on n’observe pas habituellement au palais.

CAS 1

Motif de la consultation

Patient de 90 ans adressé par son chirurgien-dentiste traitant pour une lésion palatine d’apparition récente.

Histoire de la maladie

  • Le patient, parfaitement lucide, ignorait l’existence de cette lésion totalement asymptomatique.

Interrogatoire

  • Il s’agissait d’un patient âgé mais possédant toutes ses facultés intellectuelles et physiquement indépendant malgré une arthrose légèrement invalidante. Il avait fumé jusqu’à l’âge de 30 ans. Il était porteur d’une valve mitrale mécanique et prenait de nombreux médicaments : aspirine 100 mg, ranolazine, torasémide, olmésartan, rosuvastatine, trazodone, prégabaline, pramipexole et vitamine B1.

Examen clinique

  • Ce patient avait une édentation partielle non compensée et son hygiène bucco-dentaire était satisfaisante. Sur le palais, à droite, on observait une plage érythémateuse, assez bien limitée, à grand axe transversal, de 0,8 x 0,4 cm, située à hauteur de la face distale de la 16. La surface de cette plage érythémateuse était recouverte presque totalement par une fine couche de kératose, légèrement grumeleuse. Dans la région palatine médiane postérieure, il existait une discrète ouranite ponctuée dont l’origine semblait indéterminée.

Examens paracliniques

  • La pièce d’exérèse, qui mesurait 0,9 x 0,6 x 0,2 cm, comportait un fragment de muqueuse malpighienne présentant un épithélium hyperplasique parakératosique, associé à un infiltrat neutrophilique, avec la présence en surface de quelques éléments mycéliens de type Candida mis en évidence par les colorations de Grocott et PAS (Periodic Acid Schiff). On observait quelques atypies dans les cellules basales avec une discrète augmentation du nombre de mitoses, parfois suprabasales, s’accompagnant d’une spongiose de l’épithélium. Dans le chorion, on notait un discret infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire.

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