Des manifestations orales peuvent apparaître chez 50 % des patients infectés par le VIH et 80 % des patients au stade du sida (taux de lymphocytes T CD4+ <200 cellules/mm3) [1-3]. Ces lésions orales étant considérées comme les premières caractéristiques cliniques de l’infection par le VIH et comme des marqueurs hautement prédictifs de l’immunosuppression, il est indispensable de les individualiser pour le dépistage, le diagnostic et le traitement précoces des patients atteints du VIH/sida [2]. Les manifestations orales n’augmentent pas seulement la morbidité des personnes touchées, mais elles sont aussi un indicateur du mauvais pronostic de la maladie [4].
Manifestations orales aiguës de l’infection par le VIH
Le VIH se transmet par les liquides corporels (sang, sperme, liquide pré-séminal ou pré-éjaculatoire, sécrétions vaginales et lait maternel) lors d’un contact avec une zone lésée ou une muqueuse. La salive en revanche n’est pas un fluide contaminant. La primo-infection par le VIH survient dans les 2 à 6 semaines qui suivent l’exposition au virus [5]. Les symptômes ressemblent à ceux d’une grippe : fièvre (90 % des patients), adénopathies (50-90 % des patients), rash cutané (35-77 % des patients) et ulcérations orales (30-35 % des patients) [5]. À ce stade, le système immunitaire commence à réagir et la charge virale est très élevée. Il s’ensuit une phase de latence asymptomatique pouvant durer entre 5 et 10 ans chez une personne non diagnostiquée non traitée.
Manifestations orales chroniques de l’infection par le VIH
Infections opportunistes
La candidose oro-pharyngée
C’est l’infection orale opportuniste la plus fréquente (17 à 75 % des patients selon les séries [2]) associée au candida albicans. Elle apparaît chez les sujets infectés par le VIH dont le taux de lymphocytes T CD4+ est inférieur à 200 cellules/mm3. Elle est considérée comme un facteur prédictif majeur…