Mieux connaître les matériaux qui relarguent des ions : Proposition d’illustrations et de classification

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  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques n°1 - 15 mars 2020 (page 26-41)
Information dentaire
Deux tendances se dégagent actuellement dans les matériaux de restauration d’usage en médecine bucco-dentaire : celle de la simplification des procédures et celle de la création de matériaux « intelligents » capables d’induire un relargage ionique au long cours ou dans certaines conditions spécifiques. Cet article en deux parties vise à mieux connaître la chimie et les particularités des matériaux à relargage ionique « historiques », pour ensuite comprendre la chimie des nouveaux matériaux arrivant sur le marché et les classifier.

Depuis quelques années, une tendance s’observe dans la littérature scientifique mais également chez les industriels dentaires : la mise au point de nouveaux matériaux de restauration d’usage « hybrides » entre les ciments verres ionomères (CVI) et les résines composites. L’idée est d’essayer de cumuler les propriétés avantageuses du couple adhésif-composite (résistance mécanique, esthétique, hautes valeurs d’adhérence) et des CVI (propriétés auto-adhésives, tolérance à l’humidité, relargage ionique).

Cette intention, presque chimérique, a déjà donné lieu, il y a une vingtaine d’années, à la variante résineuse et toujours auto-adhésive des CVI conventionnels : les ciments verres ionomères modifiés par adjonction de résine (CVIMAR), mais aussi à des variantes à relargage ioniques (mais toujours sans potentiel adhésif) des composites : les compomères et les giomers.

Ces produits, à la chimie bien étudiée et décrite, ont rencontré un succès variable et voient leur utilisation se marginaliser dans notre pratique quotidienne – à cause de leurs limitations – par rapport aux CVI-HV ou au couple adhésif-composite.

Récemment, trois nouveaux « composites hybrides », avec un relargage annoncé d’ions fluor, ont été introduits sur le marché : l’Activa Bioactive Restorative (Pulpdent Corporation), le Cention N (Ivoclar-Vivadent) et le Surefil-One (Dentsply-Sirona). Certains de ces matériaux, tout comme ceux cités précédemment sont parfois appelés « bioactifs » en raison de leur relargage ionique bien que l’utilisation de ce terme soit controversée. Il semble qu’un « matériau de restauration capable d’induire une bio-reminéralisation par le biais d’une libération ionique suffisamment importante » puisse être considéré comme bioactif [1].

Le but de cet article en deux parties est de faire le point sur les réactions chimiques à l’origine de la prise et…

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