Ne passons pas à côté d’une hémopathie maligne !

  • Par
  • Publié le . Paru dans Parodontologie Implantologie Orale, un nouveau regard n°2 - 15 mai 2022 (page 42-43)

1. Ulcération isolée et douloureuse en lingual de la 46.

Information dentaire

Situation clinique

Anamnèse

Une patiente âgée de 75 ans consulte en urgence pour un deuxième avis. Elle ressentait depuis plusieurs jours une douleur continue, spontanée (EVA = 7), sous l’intermédiaire du bridge secteur 4, de réalisation ancienne. Son praticien traitant avait posé le diagnostic d’une ulcération d’origine traumatique, mais, en raison de la persistance de la douleur qui ne cédait pas aux antalgiques, ni à l’application d’un gel antiseptique sur la plaie, la patiente était inquiète. L’entretien médical n’a révélé aucun antécédent médical particulier, ni d’altération majeure de l’état général hormis un sentiment de fatigue intense que la patiente attribuait à ses obligations familiales. La patiente n’avait jamais fumé et consommait de l’alcool de manière épisodique.

Examen clinique

L’examen endobuccal a mis en évidence une ulcération isolée, d’environ un centimètre, sur le pan lingual de la crête édentée, en regard de l’intermédiaire de bridge. Les dents n’étaient pas mobiles. Le fond de la lésion était jaunâtre/nécrotique, ses bords non surélevés, légèrement érythémateux et fermes à la palpation, laquelle exacerbait la douleur sans provoquer de saignement. Le reste de l’examen muqueux était normal. L’orthopantomogramme, réalisé par le confrère, était sans particularité.

Hypothèses diagnostiques

Face à une ulcération muqueuse isolée douloureuse, plusieurs étiologies sont possibles.

1. Hémopathie maligne : compatible avec l’âge de la patiente, l’asthénie et le type de lésion élémentaire.

2. Carcinome épidermoïde : existe sous une forme ulcéreuse, douloureuse, même en l’absence de facteurs de risque habituels et d’adénopathie.

3. Aphtose géante : moins probable en raison de l’absence d’antécédent, de la situation de la lésion et de son aspect clinique (pas de halo inflammatoire péri-lésionnel).

4. Ulcération infectieuse…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Une histoire de langue fissuraire

Cas 1 Motif de la consultation Glossite fissuraire. Histoire de la maladie Patiente de 69 ans, hypertendue, traitée par amlodipine, consulte,...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Un dentiste peut sauver une vie !

Situation clinique • Anamnèse. Une patiente âgée de 49 ans s’est présentée en consultation de pathologies de la muqueuse orale à...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Ne passez pas à côté du prochain cancer buccal

Séance des Journées Dentaires Internationales du Québec (JDIQ) Responsable scientifique : Emmanuelle VIGARIOS Intervenants : Adel KAUZMAN, Michel El HAKIM...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Qu’est-ce qu’un raptus salivaire ?

CAS 1 Motif de la consultation Patiente de 42 ans, qui a consulté pour la récidive d’un pseudo-kyste salivaire rétentionnel....
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Un lichen peut en cacher un autre !

Cas 1 Motif de la consultation Patiente de 55 ans, qui a consulté pour une lésion blanche de la lèvre...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Méfions-nous d’une gingivite rebelle au traitement parodontal !

Situation clinique Anamnèse. Un patient âgé de 57 ans, sans antécédent médical, non fumeur, non médiqué et se disant en...