Anamnèse
Ce jeune patient de 26 ans se présente à la consultation au sein de l’UF de Parodontologie (Pôle PROMOD-ODONTO, Timone, AP-HM) car « [sa] gencive se rétracte ». Il nous indique également avoir remarqué depuis plusieurs mois la présence d’une « petite verrue » sur [sa] gencive », non douloureuse mais qui le « gêne » et l’« inquiète ».
L’entretien médical n’a révélé aucun antécédent médical ni aucune prise médicamenteuse. Le patient est non fumeur.
Examen clinique
L’examen exobuccal n’a pas mis en évidence d’adénopathie. L’examen endobuccal a révélé la présence de récessions gingivales généralisées, notamment sur les 34, 35 et 36, associées à des lésions cervicales non carieuses, et déclenchées par un brossage traumatique. Par ailleurs, non pas une seule mais deux lésions de type papillaire ont été mises en évidence au niveau des papilles entre 33, 34 et 34, 35 (fig. 1 et 2). Ces deux lésions exophytiques bien circonscrites, d’environ 2 à 3 mm de hauteur et 1 à 3 mm de largeur, étaient composées de projections digitées leur conférant un aspect en « chou-fleur ». Après examen minutieux du reste de la cavité orale, mais également des mains du patient, aucune autre lésion de type papillaire n’a été retrouvée.
Hypothèses diagnostiques
L’examen clinique des lésions, associé à l’historique de brossage iatrogène du patient, peut suggérer une origine traumatique, compatible avec le diagnostic de xanthome verruciforme. D’autres hypothèses sont envisageables avec cette situation clinique, notamment le papillome, qu’il soit d’origine non virale ou virale (associé aux papillomavirus humains, HPV [Human Papilloma Virus]), ou encore le condylome acuminé, fréquemment lié aux HPV-6 et HPV-11. La possibilité d’une verrue vulgaire (liée aux HPV, notamment HPV-2, 4 et 40) peut également être discutée. Toutefois…