Préparations contemporaines pour les restaurations adhésives – Partie 2

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  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques n°2 - 15 octobre 2018 (page 86-91)
Information dentaire
Les nouvelles formes de préparation pour restaurations adhésives ne sont que peu, voire dans certains cas pas du tout développées au cours de notre enseignement. En pratique libérale, l’omnipraticien se retrouve seul face à des cas parfois complexes et n’a pas toujours la possibilité de trouver une réponse claire aux questions qu’il se pose. L’analyse de la littérature révèle qu’il n’y a que peu de consensus et pas de « gold standard » comme cela pouvait être le cas pour les restaurations corono-périphériques ou les inlays/onlays métalliques. Aussi, ces nouveaux designs peuvent paraître de prime abord difficiles à mettre en œuvre au cabinet dentaire. L’objectif de cette série d'articles est, d’une part, de faire un point sur les données actuelles de la science pour fournir les meilleures preuves cliniques et in vitro concernant les formes de préparation contemporaines à adopter en secteur antérieur puis postérieur et, d’autre part, de fournir au praticien les clés du raisonnement à mener et des techniques à mettre en œuvre en clinique pour réussir ces types de préparation très contemporains. Ce travail se limitera à l’étude des formes de préparation sur dents pulpées. Cette deuxième partie aborde le comportement à adopter face à la préparation d'une facette avec limites proximales dans le composite.

Comment gérer la préparation d´une facette avec limites proximales dans le composite ?

Le design d’une facette avec limites proximales dans le composite est spécifique et répond à des indications strictes. La Restauration Adhésive en Céramique (RAC) doit venir recouvrir ces composites proximaux et une préparation avec un retour palatin/lingual s’impose de manière à venir chercher une limite amélaire et maximiser la surface d’émail pour le collage (fig. 1). Cependant, si cela doit conduire le praticien à empiéter sur la zone du cingulum (très sollicitée mécaniquement, en rouge sur la figure 1), il y a un risque d’échec de la RAC [1, 2]. Dans ce cas particulier, il sera préférable de garder une limite occlusale interne au composite.



 
Une réflexion quant à la longueur de l’extension proximale (fig. 6) sera donc à mener en fonction de la situation clinique. Bien entendu, la question de la préservation (ou non) des composites proximaux répond à certains critères spécifiques que nous rappellerons dans cet article et ne doit en aucun cas être systématique.
 

Intérêt de la préservation des composites proximaux

Une étude clinique de 1990 révélait que 60 % des RAC étaient réalisées sur des dents avec des composites préexistants [3], et que les praticiens avaient tendance à déposer l’ensemble de ces restaurations lors de préparations. En effet, il y a une quinzaine d’années, les études montraient que des défauts marginaux (reprises carieuses ou discolorations) pouvaient survenir lorsque les limites proximales de RAC se situaient au sein de composites existants [4, 5].
Pourtant, conserver ces composites proximaux a un réel intérêt biologique.

Remplacer ces restaurations conduit inévitablement à une perte tissulaire supplémentaire, voire dans certains cas à un risque d’effraction pulpaire et implique souvent le passage d’une préparation pour RAC à une préparation périphérique pour couronne. Au contraire, préserver ces anciennes restaurations…

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