Prévention et gestion des déhiscences des tissus mous péri-implantaires : un défi esthétique

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°2 - 15 juin 2025 (page 78-87)
Information dentaire
Afin d’analyser et de synthétiser les données actuelles sur la prévention et la gestion des déhiscences vestibulaires des tissus mous péri-implantaires (DMPI), une revue narrative approfondie a été conduite, incluant les essais cliniques, études de cohorte et séries de cas publiés au cours des dix dernières années sur le sujet. Des cas cliniques illustratifs ont été sélectionnés pour éclairer la prise de décision et l’application pratique des protocoles possibles selon les différents contextes cliniques. Les résultats montrent que le traitement des DMPI est souvent complexe et peu prédictible ; c’est pourquoi l’accent doit être mis sur leur prévention. Celle-ci repose notamment sur un positionnement tridimensionnel optimal de l’implant, l’aménagement des tissus mous avant la mise en place de la prothèse d’usage et une attention particulière au profil d’émergence et la morphologie transgingivale de la prothèse. La correction chirurgicale ou combinée chirurgicale et prothétique des DMPI est possible dans certains cas. L’analyse pré-opératoire de la position de l’implant, du contour prothétique, des dimensions des tissus mous interproximaux et de la perte d’attache est essentielle pour orienter vers l’approche thérapeutique la plus prévisible. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour renforcer les données disponibles et orienter les pratiques dans ce domaine à fort enjeu clinique.

Les implants dentaires sont une option efficace et fiable pour remplacer des dents absentes [1, 2]. L’état des tissus mous péri-implantaires (TMPI) joue un rôle crucial dans le succès de la réhabilitation implantaire [3, 4]. En particulier, l’aspect et la stabilité des TMPI vestibulaires influencent significativement le résultat esthétique et la satisfaction des patients [5, 6]. Les défauts des TMPI peuvent être classés en deux catégories : (i) les déficits tissulaires caractérisés par une épaisseur muqueuse ou une hauteur de la muqueuse kératinisée inadéquates, et (ii) les déhiscences muqueuses péri-implantaires (DMPI). En pratique, ces types de défauts sont souvent combinés.

Les DMPI sont une altération de l’architecture des TMPI, caractérisée par une migration apicale des tissus mous par rapport à leur position idéale. L’absence de repère anatomique fixe, tel que la jonction émail-cément (JEC) autour des dents naturelles, rend le diagnostic des DMPI plus complexe que celui des récessions gingivales. L’exposition des composants implanto-prothétiques est le critère diagnostique le plus fréquent [7] (fig. 1a, b). Cependant, d’autres critères tels que le décalage des TMPI par rapport à leur position après la pose de la prothèse, par rapport à la dent homologue, ou la présence d’une teinte grisâtre à travers la muqueuse peuvent être pris en compte indépendamment de l’exposition de composants métalliques [8-10] (fig. 1a, c).

Au-delà des préoccupations esthétiques qui motivent généralement la prise en charge des DMPI, celles-ci peuvent également favoriser l’accumulation du biofilm, augmentant ainsi le risque de maladies péri-implantaires [11].

Cet article est une synthèse des données actuelles sur la fréquence, les causes, le diagnostic et le traitement des DMPI vestibulaires, pour aider le clinicien à mieux prévenir et à gérer ce défi esthétique…

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