Les implants dentaires sont une option efficace et fiable pour remplacer des dents absentes [1, 2]. L’état des tissus mous péri-implantaires (TMPI) joue un rôle crucial dans le succès de la réhabilitation implantaire [3, 4]. En particulier, l’aspect et la stabilité des TMPI vestibulaires influencent significativement le résultat esthétique et la satisfaction des patients [5, 6]. Les défauts des TMPI peuvent être classés en deux catégories : (i) les déficits tissulaires caractérisés par une épaisseur muqueuse ou une hauteur de la muqueuse kératinisée inadéquates, et (ii) les déhiscences muqueuses péri-implantaires (DMPI). En pratique, ces types de défauts sont souvent combinés.
Les DMPI sont une altération de l’architecture des TMPI, caractérisée par une migration apicale des tissus mous par rapport à leur position idéale. L’absence de repère anatomique fixe, tel que la jonction émail-cément (JEC) autour des dents naturelles, rend le diagnostic des DMPI plus complexe que celui des récessions gingivales. L’exposition des composants implanto-prothétiques est le critère diagnostique le plus fréquent [7] (fig. 1a, b). Cependant, d’autres critères tels que le décalage des TMPI par rapport à leur position après la pose de la prothèse, par rapport à la dent homologue, ou la présence d’une teinte grisâtre à travers la muqueuse peuvent être pris en compte indépendamment de l’exposition de composants métalliques [8-10] (fig. 1a, c).
Au-delà des préoccupations esthétiques qui motivent généralement la prise en charge des DMPI, celles-ci peuvent également favoriser l’accumulation du biofilm, augmentant ainsi le risque de maladies péri-implantaires [11].
Cet article est une synthèse des données actuelles sur la fréquence, les causes, le diagnostic et le traitement des DMPI vestibulaires, pour aider le clinicien à mieux prévenir et à gérer ce défi esthétique…