La prise en charge restauratrice des lésions carieuses dentinaires est traditionnellement fondée sur des protocoles opératoires impliquant l’exérèse complète (excavation complète ou EC) en un temps (EC-1) des tissus touchés par le processus carieux. Plusieurs études ont montré que, lors de l’EC-1 de lésions carieuses profondes, des effractions pulpaires étaient réalisées dans environ 50 % des cas [1, 2] et que le taux de succès du coiffage pulpaire direct était faible, inscrivant la dent dans une spirale de soins de plus en plus invasifs (traitements endodontiques et restaurateurs complexes) jusqu’à une avulsion prématurée [3]. Les échecs de la gestion des lésions carieuses profondes ont donc des conséquences néfastes en termes de santé publique et de coût.
Pour pallier les échecs des coiffages directs et de tenter de préserver la vitalité pulpaire, deux techniques d’excavation ont été mises en avant : l’EC en deux étapes (EC-2) ou « stepwise excavation » dans la littérature anglo-saxonne [1-8] et l’excavation partielle (EP),
également décrite sous le terme de « traitement ou coiffage pulpaire indirect » [9-15]. Le grand principe de l’EC-2 est de laisser, au niveau du plancher de la cavité de carie, une couche de dentine touchée par le processus carieux afin d’éviter l’effraction pulpaire : l’excavation totale des tissus cariés présents à la jonction amélo-dentinaire et sur les parois dentinaires est réalisée dans un premier temps puis la dentine centrale nécrotique superficielle est excavée précautionneusement pour éviter l’exposition pulpaire. Cette couche de dentine cariée parapulpaire est ensuite recouverte d’un matériau permettant une reminéralisation (fond de cavité généralement à base d’hydroxyde de calcium ou de ciment verre ionomère) [7-9, 16, 17]. La cavité est rouverte en moyenne trois mois plus tard afin de finaliser le curetage sur une base de critères tactiles au sondage.