Le bruxisme est défini comme le grincement parafonctionnel des dents, ou encore comme une habitude orale composée de tapotements, de grincements ou de serrements des dents involontaires non fonctionnels, rythmiques ou spasmodiques, en dehors des mouvements de mastication, et qui peuvent conduire à un traumatisme [1]. Il est fréquemment inconscient, associé à l’usure anormale des dents et à l’inconfort des muscles manducateurs.
Deux types de bruxisme sont distingués : le bruxisme nocturne et le bruxisme diurne. Cependant, les termes bruxisme du sommeil et bruxisme d’éveil sont à préférer. En effet, les personnes peuvent, de jour comme de nuit, être éveillées ou endormies et grincer des dents [2].
C’est une parafonction très répandue qui toucherait entre 90 % et 100 % des individus, avec une prévalence qui diminue avec l’âge, passant de 10-12 % à l’adolescence et à 3 % chez les personnes de 60 ans et plus [3]. Les cas de bruxismes sont recensés la plupart du temps par des questionnaires d’auto-évaluation, qui ont de nombreux biais pouvant conduire à une sur ou une sous-évaluation de la prévalence du bruxisme [4]. En 2011, CARRA, sur une population âgée de 7 à 17 ans, a mis en évidence une prévalence de 15 % de sujets atteints de bruxisme du sommeil contre 12,4 % de bruxisme d’éveil. Aucune différence n’a été notée entre les deux sexes [5].
Le bruxisme est d’origine multifactorielle et le stress semble être un facteur déclencheur ou aggravant important [6].
En raison des consultations tardives, le bruxisme entraîne des perturbations des fonctions orofaciales, de l’esthétique et de l’état psychologique [7].
Comme toute parafonction, le bruxisme a des répercussions sur l’organisme et plus particulièrement sur l’appareil manducateur, principal site de son action. Les usures dentaires engendrées peuvent être très variées. Rozencweig distingue quatre stades d’usures [8] :
- stade…