Prise en charge tardive de l’expulsion d’une dent permanente immature

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°26 - 29 juin 2022 (page 36-40)

1 et 2. Examen clinique de la situation initiale 48 heures après le traumatisme.

Information dentaire

Les traumatismes des dents antérieures représentent 5% des blessures chez l’enfant et l’adolescent. La plupart se produit avant l’âge de 19 ans. Les expulsions en représentent 0,5 à 16 % et font partie des plus graves. Une dent permanente expulsée est une véritable situation d'urgence en odontologie, la perte d'une dent aura des conséquences à vie.

Nous présentons la gestion d’un cas d’expulsion avec réimplantation d’incisives mandibulaires immatures chez un enfant de 7 ans. Le suivi sur 2 ans montre des complications à type de résorption inflammatoire. Le bon diagnostic, la prise en charge au moment du choc et le suivi sont extrêmement importants pour préserver l’organe dentaire. Les choix de traitement et le pronostic seront largement dépendant de l’état du desmodonte et de la maturité de la racine [1].

Les recommandations peuvent aider le praticien et les parents à prendre la meilleure décision pour l’enfant. Ainsi, une prise en charge précoce et un temps extraoral le plus court possible sont des points essentiels dans la préservation de la dent. Un suivi régulier doit être mise en place, il est indispensable pour la réussite des traitements.

Cas clinique

Traumatisme bucco-dentaire chez un enfant de 7 ans

► Un garçon de 7 ans se présente aux urgences dentaires pour un traumatisme bucco-dentaire survenu 48 heures auparavant au domicile. Il est accompagné de sa mère.

► L’anamnèse médicale ne relève aucun antécédent médical, ni allergies, ni traitements en cours. La vaccination antitétanique est à jour.

► L’examen exo-buccal ne montre aucune lacération des lèvres ni œdème ou hématome.

► L’examen endo-buccal montre une absence de 31/41 sur l’arcade (fig. 1). Celles-ci sont conservées dans du sérum physiologique dans un verre depuis seulement quelques heures (fig. 2).

► Un coagulum est présent dans chaque alvéole. Les dents sont examinées pour vérifier qu’il s’agit bien de dents permanentes et observer leur intégrité. Concernant l’état du desmodonte, il a disparu de plusieurs zones de la surface radiculaire.

► La radiographie rétro-alvéolaire réalisée en examen complémentaire montre deux alvéoles vides sans présence de débris (fig. 3). Il ne semble pas utile de compléter les examens par une radiographie occlusale qui doit être réalisée en cas de suspicion d’intrusion, de fracture de racine, de fracture alvéolaire ou de fracture de la mâchoire.

► Le diagnostic est une expulsion totale de 31 et 41 immatures par un fil élastique avec lequel l’enfant jouait, attaché d’un côté aux dents et de l’autre au radiateur.

Décision thérapeutique

Selon les recommandations internationales, la décision de réimplantation doit être prise en fonction de deux facteurs : la maturité de la dent et l’état du desmodonte. Ce dernier dépend de l’état des cellules desmodontales qui peuvent être classées comme non viables puisque le temps extra-oral est supérieur à 60 minutes quel que soit le milieu de conservation.

La décision de réimplanter est toujours la bonne décision…

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