A propos d’un cas de kyste nasolabial bilatéral

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°37 - 1 novembre 2023 (page 28-32)
Information dentaire

Le kyste du seuil narinaire (KSN), également appelé kyste nasolabial (KNL), est une lésion d’origine épithéliale, non odontogène, qui se manifeste par une tuméfaction, de croissance lente et indolore, située en regard de la région canine, avec un effacement du sillon nasogénien. Les signes fonctionnels sont discrets et l’image radiologique standard n’est pas spécifique.

Ce kyste présente un intérêt thérapeutique particulier, car il coexiste avec des dents saines qui peuvent être traitées à tort par le praticien mal averti. Le traitement est nécessairement chirurgical.

L’objectif de cet article est de décrire les caractéristiques spécifiques du kyste nasolabial, en particulier bilatéral, à travers la présentation d’un cas clinique, afin de le différencier des lésions d’origine odontogène inflammatoire ou liées au développement.

Un homme de 82 ans est adressé au service de pathologie et chirurgie buccales pour la prise en charge spécialisée d’une tuméfaction nasolabiale récurrente et légèrement douloureuse. L’interrogatoire ne met en évidence aucun antécédent médico-chirurgical.

Le patient indique qu’il a remarqué, dix ans plus tôt, l’apparition d’une tuméfaction de volume réduit au niveau de la région nasolabiale côté droit, asymptomatique. Cette dernière a pris du volume progressivement jusqu’à devenir importante et déformer la face. Elle est douloureuse par moments, avec l’apparition d’une voix nasonnée et d’une légère gêne respiratoire due au gonflement narinaire.

Un diagnostic de cellulite odontogène nasogénienne a été établi et le patient a été traité médicalement, ce qui n’a pas permis d’empêcher les récidives. Cinq ponctions à visée décompressive ont été effectuées, sans amélioration notable. Devant la persistance de la symptomatologie, le patient nous a été adressé.

L’examen clinique exo-buccal retrouve une tuméfaction nasolabiale droite, bien circonscrite, s’étendant jusqu’à la région sous-orbitaire, effaçant le sillon nasogénien (fig. 1 et 2) et soulevant la narine homolatérale (fig. 3).

L’examen intra-oral montre un comblement au fond du vestibule au niveau de tout le secteur antérieur depuis l’incisive centrale gauche (21) jusqu’à la première prémolaire droite (14), la muqueuse est d’aspect sain (fig. 4). La palpation vestibulaire haute révèle une masse élastique sous-muqueuse située au niveau du plancher nasal antérieur, dépressible et légèrement douloureuse.

L’origine dentaire a été écartée par la clinique (aucun antécédent de douleurs dentaires et le test de vitalité pulpaire est positif sur les dents antérieures) et par l’orthopantomogramme, qui n’a révélé aucune modification des structures osseuses.

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