Prothèse implantoportée en denture mixte chez l’adolescent atteint de maladies rares

  • Par
  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°3 - 15 septembre 2017 (page 221-230)
Information dentaire
Résumé
Les oligodonties correspondent à une anomalie du développement dentaire caractérisée par une importante variabilité clinique et doivent faire l’objet d’une prise en charge multidisciplinaire. Les principaux paramètres diagnostiques à considérer sont la sévérité du phénotype, la distribution des agénésies dentaires, la maturité squelettique et les caractéristiques morphologiques et dimensionnelles du site implantaire symphysaire. Les spécificités chirurgicales sont une intervention sur un os en cours de croissance et caractérisé par une hypotrophie osseuse et, dans certains cas, une hypercorticalisation, à l’origine de difficultés chirurgicales. Le protocole prothétique consiste en la réalisation de prothèse adjointe mandibulaire implanto-stabilisée jusqu’à la fin de la croissance, évoluant en prothèse fixée supra-implantaire dès la maturité squelettique atteinte, après la mise en place d’implants supplémentaires en secteurs latéro-postérieurs mandibulaires et d’implants maxillaires.

Implication clinique
Les oligodonties peuvent faire l’objet de traitements implantaires précoces avec mise en place d’implants symphysaires standards ou de mini-implants en fonction de l’hypotrophie osseuse. Ces implants permettent la stabilisation d’une prothèse adjointe mandibulaire supra-implantaire jusqu’à la fin de la croissance squelettique.

Les traitements implantoprothétiques chez l’adolescent répondent à de nombreuses spécificités, qu’elles soient d’ordre physiologique, anatomique, psychologique ou phénotypique. La mise en place d’implants en cours de croissance correspond à des indications et des contextes bien précis, que nous allons décrire dans ce travail. Il s’agit systématiquement de patients présentant des tableaux cliniques variables d’agénésies dentaires multiples, isolées ou syndromiques.
L’adolescence est définie par l’OMS comme la période entre l’âge de 10 et 19 ans. De nombreuses caractéristiques propres à l’adolescent doivent être considérées dans le cadre de la prise en charge, qui ne peut se concevoir que globale, multidisciplinaire, intégrant des spécialités comme l’implantologie, la prothèse, la chirurgie maxillo-faciale, l’orthopédie dentofaciale ou la génétique médicale. Les principaux objectifs thérapeutiques sont de rétablir les fonctions et de préparer les arcades pour une réhabilitation implantoprothétique optimale en fin de croissance. La phase orthodontique revêt une importance toute particulière dans ces contextes d’oligodontie et consiste en un aménagement des espaces en vue des traitements prothétiques et implantaires. La temporisation au cours de la croissance est un challenge pour le clinicien, elle sera basée notamment sur des possibilités de traitement implantaire précoce.

Présentation des différentes formes clinico-moléculaires des oligodonties

Oligodonties isolées

Les oligodonties correspondent à une des indications majeures des traitements implantaires précoces. Elles sont caractérisées par une faible prévalence, de l’ordre de 0,01 %, beaucoup plus rares que les hypodonties (tableau clinique défini par un nombre d’agénésies entre 2 et 5) [1]. Les tableaux cliniques sont variables, on trouve des agénésies préférentielles des incisives permanentes et des prémolaires dans le cadre des…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés