Quand la ventilation orale perturbe le développement et les fonctions des sinus paranasaux, les conséquences sont multiples !

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  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°3 - 15 juin 2025 (page 36-40)
Information dentaire
La fonction influence le développement du complexe crânio-facial [1], et les sinus paranasaux ne font pas exception. Chez l’enfant, une ventilation nasale efficace est essentielle à leur croissance normale, toute obstruction pouvant perturber ce processus. En effet, une ventilation orale chronique accroît le risque d’infections rhinosinusiennes, récidivantes et chroniques. De plus, la production de monoxyde d’azote (NO) par les sinus paranasaux, déversé dans les fosses nasales, est réduite. Concomitamment, cette ventilation orale entrave également l’acheminement de ce gaz vers les poumons en raison d’un passage réduit de l’air inspiré dans ces mêmes fosses nasales. L’organisme est ainsi doublement privé des vertus du NO aujourd’hui largement documentées [2]. Enfin, une ventilation orale persistante peut également perturber le développement et la pneumatisation normale des sinus paranasaux, en particulier le sinus maxillaire, le plus volumineux. Cela contribue, entre autres, à l’émergence de dysmorphoses dento-squelettiques et à la persistance de dysfonctions orofaciales.

Définition et fonctions

Les sinus paranasaux sont des cavités osseuses remplies d’air situées autour de la cavité nasale. Il existe quatre paires de sinus paranasaux – les sinus maxillaires, frontaux, sphénoïdaux et ethmoïdaux (fig. 1) – qui jouent plusieurs rôles essentiels. D’un point de vue mécanique, ils allègent le poids du crâne et ils agissent comme des amortisseurs en cas de choc. Sur le plan physiologique, ils contribuent au réchauffement de l’air entrant, ce qui évite le refroidissement du corps et des poumons tout en facilitant les échanges gazeux. En outre, ces cavités participent à la protection des voies respiratoires : leur muqueuse sécrète un mucus qui humidifie et filtre l’air inspiré, capturant ainsi poussières et agents pathogènes avant qu’ils n’atteignent les poumons. Ces cavités, grâce à leur épithélium constitué de cellules ciliées, représentent la principale source de monoxyde d’azote (NO) [3], dont les vertus sont désormais bien établies [2]. Ce NO est libéré dans les fosses nasales, où il se mélange à l’air inspiré avant d’être acheminé vers les poumons. Enfin, les sinus jouent un rôle dans la modulation et l’amplification de la voix, influençant son timbre et sa résonance.

Développement et croissance

Le développement des sinus paranasaux est progressif et chaque sinus suit son propre rythme. Le sinus maxillaire apparaît dès la 12e semaine de vie intra-utérine. Sa croissance est liée à celle du maxillaire supérieur et se poursuit jusqu’à environ 15 ans. C’est le plus grand des quatre sinus paranasaux. Les cellules ethmoïdales antérieures deviennent visibles entre le 5e et le 6e mois de vie fœtale. Parmi tous les sinus, le sinus ethmoïdal est celui qui est le plus développé à la naissance, bien que sa croissance se poursuive jusqu’à 11-14 ans. Le sinus sphénoïdal commence à se former très tôt in utero, dès la 4e-5e semaine…

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