Effets directs supposés
La force orthodontique constitue-t-elle une agression physique pour la pulpe ?
Les derniers travaux réalisés dans le domaine de la biologie moléculaire ont mis en évidence la place centrale de certaines cellules, dites « mécano-sensibles », capables de percevoir les contraintes mécaniques et d’avertir les autres cellules, en vue d’une réponse spécifique.
Au niveau du tissu osseux par exemple, l’ostéocyte jouerait un rôle de sentinelle, transmettant l’information, tantôt aux ostéoblastes, spécialistes de l’apposition osseuse, tantôt aux ostéoclastes responsables de la résorption (1).
La pulpe, elle aussi, est capable de ressentir les contraintes physiques extérieures, en particulier grâce aux cellules vasculaires et nerveuses qu’elle abrite en son sein et qui agissent en synergie.
Une force orthodontique peut ainsi provoquer, au niveau pulpaire, une libération de neuropeptides (SP, CGRP [2]) qui vont stimuler la sécrétion de cytokines et de molécules pro-inflammatoires
(Il-1,6, TNFa) (3). L’inflammation qui en résulte, va se manifester par une augmentation du nombre de micro-vaisseaux (4), une vasodilatation, une perturbation du flux sanguin intrapulpaire, et par une sensation douloureuse (5). Cet état de pulpite, qui survient dans les 2 heures suivant l’application d’une force orthodontique, ne dure généralement pas plus de 72 heures. Autrement dit, la réaction pulpaire post-orthodontique, si elle existe, est généralement transitoire et réversible (6).
Les études histologiques ont montré par ailleurs des signes de dégénérescence localisée avec une diminution de l’activité cellulaire (diminution de la production de phosphatase alkaline [7]), la survenue d’apoptose et de nécrose (augmentation de l’enzyme AST [8]) au niveau des odontoblastes qui tapissent la pré-dentine. Là encore, ce phénomène de « vieillissement tissulaire prématuré » reste localisé et réversible…