Restauration des faces palatines par composite direct

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°4 - 15 décembre 2018 (page 288-294)

Fig. 1 - Classification ACE proposée par Vailati et Belser, décrivant les différents stades d’érosion des incisives (d’après [11]).

Information dentaire
Résumé
La restauration des dents érodées suppose souvent des traitements lourds sur les plans humain et financier, car ne laissant souvent pas la possibilité de traitements ponctuels et progressifs. Dans ce contexte, les faces palatines des incisives et canines peuvent être durement touchées, exposant de larges plages de dentine. La technique de stratification directe de composite sembre intéressante, de par son faible coût et son évolutivité, dans un contexte buccal souvent agressif. Un protocole reproductible permet ainsi de reconstruire ces faces, assurant la protection biologique et la fonction au bloc incisivo-canin, notamment lorsque les contacts interincisifs ont été perdus par une augmentation de la dimension verticale.

Résumé
Restoration of palatal surfaces by direct composite The restoration of eroded teeth often involves substantial personal and financial consequences, as it often does not permit ad hoc and progressive treatments. In this context, the palatal surfaces of the incisors and canines can be severely affected, exposing large areas of dentine. The direct laminating technique of composite seems interesting, due to its low cost and its scalability, in an often challenging oral context. A replicable protocol allows the reconstruction of these surfaces, providing biological protection and function to the incisor-canine sector, especially when the inter-incisor contacts have been lost by increase in the vertical dimension.

Les érosions dentaires concernent de plus en plus de patients [1,2]. D’étiologie et de sévérité variables, elles conduisent parfois à des pertes de tissus dentaires très importantes. Les conséquences sont multiples : sensibilité, troubles fonctionnels et/ou articulaires, esthétique…

Face à ces situations cliniques, les techniques restauratrices modernes cherchent à exploiter les performances des adhésifs amélo-dentinaires en vue d’une préservation tissulaire optimisée.
Des protocoles ont ainsi été proposés, fondés sur la réalisation de composites directs et le collage d’overlays et de facettes, sans nécessiter de préparation dentaire préalable [3-6]. Mais alors que les techniques employées pour les onlays et facettes céramiques sont identiques à celles que nous pratiquons régulièrement, il est un domaine qui ne s’applique qu’aux érosions et auquel nous sommes moins formés : la restauration des faces palatines des incisives et canines [7-10].
Le but de cet article est ainsi de mettre en avant l’intérêt et la méthode de traitement de ces faces palatines par composite direct, mais aussi d’en identifier les limites.

Quand et pourquoi restaurer ?

Les érosions dentaires peuvent trouver différentes étiologies, exogènes (habitudes alimentaires acides : sodas, jus de fruits…) ou endogènes (reflux gastro-œsophagien, boulimie/anorexie associés à des vomissements provoqués et répétés) [2].
L’attitude initiale est évidemment de systématiser la recherche de la ou des causes, afin si possible de stopper l’évolution des usures. C’est malheureusement parfois difficile, notamment pour les étiologies endogènes.

Dans le secteur incisivo-canin, les atteintes érosives peuvent prendre différentes formes, dont les niveaux de gravité ont été classifiés (classification ACE) [11] (fig. 1).

Plusieurs situations se présentent alors :
• Les pertes de tissus sont…

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