Les récessions gingivales (RG) désignent l’exposition pathologique de la racine dentaire, causée par la migration apicale du rebord gingival au-delà de la jonction émail-cément (JEC) [1]. Leur fréquence augmente avec l’âge, affectant environ 50 % des individus de 18 à 64 ans et 88 % des plus de 65 ans. Elles sont associées à des facteurs de prédisposition, tels que le phénotype gingival, ainsi qu’à des facteurs déclenchants, tels que le brossage traumatique, l’inflammation liée à la plaque, le traitement orthodontique [2]. Les RG ont des conséquences esthétiques et fonctionnelles, telles que la sensibilité dentinaire ainsi qu’un risque accru de lésions cervicales carieuses et non carieuses, qui justifient un traitement [3, 4].
Les greffes gingivales sont utilisées pour traiter les RG en recouvrant la surface radiculaire exposée et/ou en modifiant le phénotype gingival. On distingue la greffe gingivale libre (GEC), qui augmente la hauteur et l’épaisseur des tissus mous, mais offre un recouvrement radiculaire peu prévisible, et les techniques bilaminaires associant un greffon conjonctif (GCE) à un lambeau pédiculé ou à un tunnel, considérées comme le traitement de référence pour le recouvrement radiculaire [5].
Bien que plusieurs études aient examiné les facteurs anatomiques influençant les résultats du traitement chirurgical des RG [6-8], aucune n’avait évalué la complexité de la chirurgie en elle-même. Un score de difficulté a récemment été proposé par Stefanini et al. pour anticiper, en pré-opératoire, la complexité d’une chirurgie de recouvrement radiculaire par la technique du lambeau déplacé coronaire (LPC) pour les RG unitaires de type RT1 sur des dents monoradiculées [9]. Ce score, établi sur 40 points, classe la chirurgie en trois catégories : « facile » (0-10), « moyenne » (11-20) et « difficile » (>20).
L’objectif de notre étude est d’appliquer ce score à…