Syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil : spécificités chez l’enfant

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste, Réalités Cliniques n°1 - 15 mars 2022 (page 52-60)
Information dentaire
Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil chez l’enfant est une pathologie multifactorielle caractérisée par des épisodes de rétrécissement des voies aériennes supérieures. Le diagnostic est fondé sur un examen clinique détaillé qui regroupe tous les éléments (signes et symptômes) recueillis par les différents membres de l’équipe médicale.
L’absence de traitement et de suivi conduit à d’importantes complications médicales, développementales, comportementales et psychosociales. La prise en charge est multidisciplinaire impliquant, entre autres, l’oto-rhino-laryngologiste (ORL), le pneumopédiatre, l’orthodontiste, le chirurgien maxillo-facial et le kinésithérapeute. Le chirurgien-dentiste, et particulièrement l’orthodontiste, est un acteur majeur dans cette équipe par ses connaissances des phénomènes de croissance et des thérapeutiques visant à corriger les dysmorphoses associées qui permettent une amélioration des symptômes des troubles du sommeil associés.

Spécificités cliniques du Sahos de l’enfant

Comme chez l’adulte, le Syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (Sahos) de l’enfant correspond à la répétition trop fréquente de diminutions ou d’arrêts prolongés du flux respiratoire altérant les échanges gazeux et/ou de l’architecture du sommeil. Du fait de l’augmentation physiologique des évènements respiratoires obstructifs du sommeil chez l’adulte sain au cours de la vie, l’enfant sain en est quasiment exempt et les critères de sévérité du Sahos sont plus bas que ceux utilisés chez l’adulte (voir tableau 1). De même, le ronflement souvent présent en cas de Sahos est moins fréquent chez l’enfant que chez l’adulte (environ 10 % versus 30 à 50 % avant 60 ans, respectivement). Mais le Sahos n’est pas exceptionnel, avec une prévalence évaluée à moins de 5 %. Enfin, les critères de cotation des évènements respiratoires sont un peu différents de ceux utilisés chez l’adulte [1-2-3]. Ainsi, les apnées centrales sans conséquence sont fréquentes chez le nouveau-né et diminuent pendant l’enfance, et la durée d’un événement respiratoire obstructif n’est pas de 10 s, mais d’au moins deux respirations manquées, ce qui conduit à une durée < 10 s.

 

Tableau 1 : Critères de sévérité du Sahos en fonction de l’âge (basés sur l’index apnée-hypopnée (événement/heure de sommeil) [54-55]

< 2 ans

2 à 6 ans

6 à 18 ans

Adultes

Pas de Sahos

< 3,2/h

< 2,5/h

< 2,1/h

< 5/h

Sahos léger

< 5/h

< 15/h

Sahos modéré

< 10/h

< 30/h

Sahos sévère

≥10/h

≥ 30/h

On distingue classiquement trois catégories d’enfants pouvant avoir un Sahos : les enfants sans comorbidités ou pathologies prédisposant au Sahos, les enfants obèses, les enfants ayant une pathologie pouvant être responsable de la survenue…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Pathologie

Article réservé à nos abonnés Oligodontie : les dimensions réduites de l’os alvéolaire représentent un challenge pour la réhabilitation

L’oligodontie a de lourdes conséquences fonctionnelles, au niveau de la mastication et de la phonation, mais aussi en termes esthétiques,...
Pathologie

Article réservé à nos abonnés Nutrition, cavité et microbiote oral : un trio inséparable, indispensable pour notre santé

Les 50 dernières années ont vu d’importants changements dans notre alimentation. De nouveaux aliments ont été introduits, d’autres ont presque...
Pathologie

Article réservé à nos abonnés Mieux connaître le milieu buccal pour mieux soigner

Au sein de la littérature scientifique foisonnante sur la salive, nous retiendrons un papier de Huang et coll. intitulé «...