Une récession gingivale correspond à l’exposition de la surface radiculaire, due à la migration apicale de la gencive marginale au-delà de la jonction amélo-cémentaire [1]. Son étiologie est plurifactorielle. Plusieurs facteurs de risque, tels que les déhiscences et fenestrations osseuses, des tables vestibulaires fines, une hauteur ou une épaisseur insuffisante de tissu kératinisé (TK), des malpositions dentaires, ainsi que la présence de freins ou d’un vestibule peu profond prédisposent les patients à un risque accru de récession gingivale. Différents facteurs étiologiques peuvent également favoriser son apparition, notamment un brossage traumatique, des lésions cervicales non carieuses, une inflammation liée à la plaque dentaire ou encore certains facteurs iatrogènes [2-6].
La prévalence des récessions gingivales varie de 16,2 % à 81,1 % selon leur sévérité [7]. Au-delà de l’impact esthétique, elles augmentent le risque de caries radiculaires, de lésions cervicales non carieuses et de sensibilités dentaires [4]. Elles peuvent également entraîner des répercussions psychosociales significatives, affectant la qualité de vie des patients [8].
Différentes stratégies chirurgicales permettent de traiter ces récessions et de répondre aux objectifs de recouvrement radiculaire.
Présentation du cas clinique
Madame W., 25 ans, consulte en janvier 2023 pour une « perte de gencive » sur plusieurs dents. Complexée, elle se plaint d’hypersensibilité au froid et au brossage. Elle utilise une brosse à dents de dureté moyenne avec un mouvement horizontal. Elle n’a pas de soucis de santé et ne fume pas. À l’analyse exo-buccale, son visage est ovalaire, avec un équilibre des étages faciaux et un parallélisme des lignes bipupillaires et bicommissurales (fig. 1). Lors de l’analyse du sourire, on observe une ligne du sourire basse (classe IV, selon la classification de Liébart et al. [9]) au sourire naturel…