A propos d’un cas clinique
La dent invaginée, plus souvent connue sous le terme de dens in dente, est une anomalie dentaire avec une anatomie très particulière, résultant d’une invagination partielle, de profondeur variable, de la couche épithéliale dans la papille avant le stade de minéralisation [1]. L’incidence de cette anomalie chez l’adulte varie entre 0,04 % et 10 %. Elle touche le plus souvent les incisives latérales maxillaires chez les femmes avec une atteinte bilatérale de l’ordre de 43 % [2, 3]. Les dents atteintes présentent souvent une couronne large dans le sens mésio-distal et une accentuation profonde du puits cingulaire ou du sommet de la cuspide. Son diagnostic n’est pas simple, car son aspect clinique est très variable, ce qui rend difficile la désinfection, la mise en forme et l’obturation canalaire lorsqu’un traitement endodontique est envisagé. Une prise en charge précoce de la dent atteinte par cette malformation peut éviter des complications telles que les pulpites, les nécroses pulpaires et les parodontites.
Étiologie
L’étiologie des dens invaginatus est mal connue. Cependant, certaines théories tentent d’expliquer la survenue de cette anomalie comme le traumatisme dentaire, l’infection, la génétique, la fusion de deux germes. Actuellement, et même si elle reste mal connue, l’origine de telles anomalies dentaires est embryologique et survient au stade de la cloche dentaire, résultant du plissement profond de l’organe de l’émail « en portefeuille ». La minéralisation ultérieure de l’émail et de la dentine conduit à une formation coronaire inversée à l’intérieur de la dent incriminée [4].
Cette invagination peut être modérée et rester confinée à l’intérieur de la couronne, ou se poursuivre au tiers moyen et jusqu’à l’apex, en créant un système canalaire d’une grande complexité. C’est pourquoi on l’appelle parfois « dent à l’intérieur d’une dent ».
Au niveau coronaire…