Traitement sélectif d’une invagination de l’émail

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°23 - 11 juin 2025 (page 34-36)
Information dentaire
La dens in dente, ou dens invaginatus, est une anomalie de développement rare d’origine embryologique, résultant d’une invagination de l’épithélium adamantin dans la papille dentaire. Cette malformation affecte principalement les incisives latérales maxillaires, avec une prévalence estimée entre 0,25 % et 10 % selon les populations étudiées [1]. Sa présentation clinique est très variable, allant d’une forme mineure découverte fortuitement à des formes complexes pouvant entraîner des complications pulpaires précoces, souvent en l’absence de carie apparente.
Rubrique coordonnée par Aude Ménard et Adrien Lastrade

Examen clinique

Une patiente de 22 ans, sans problème de santé, est adressée au cabinet par son chirurgien-dentiste traitant. Elle a présenté des épisodes infectieux au niveau de sa dent 22, qui ont été gérés par des antibiothérapies à trois reprises dans l’année. Depuis, une sensation de gêne persiste, localisée en palatin. Une lésion inflammatoire a été détectée par son praticien à l’examen rétro-alvéolaire, semblant selon lui concerner les apex des dents 21 et 22.

L’examen clinique montre une morphologie coronaire de la dent 22 légèrement atypique mais sans dysharmonie particulière. On note une tuméfaction palatine et cervicale, mais aucune anomalie vestibulaire. Une suppuration est observable lors de la pression muqueuse en palatin. La percussion axiale n’est pas douloureuse, ni la pression digitale. Le sondage parodontal est physiologique, la mobilité n’est pas augmentée.

Le test de sensibilité pulpaire (test au froid) est positif sur les dents 21 et 22.

L’examen rétro-alvéolaire montre une anatomie atypique évoquant une invagination de l’émail communiquant avec le parodonte profond (dens invaginatus type III a selon Oehlers) [2] (fig. 1). L’analyse CBCT permet de mieux visualiser l’étendue de la lésion et l’anatomie radiculaire de la 22. L’invagination et le canal ont deux trajets indépendants sur toute leur longueur (fig. 2 et fig. 3a et b).

Diagnostic

Malgré l’image radiographique évoquant une parodontite apicale, les tests de sensibilité pulpaire indiquent ici la présence d’une pulpe saine sur les dents 21 et 22. Le diagnostic sera celui d’un abcès parodontal, consécutif à la colonisation bactérienne de l’invagination de l’émail.

Traitement proposé

Le traitement proposé est un traitement sélectif de l’invagination de l’émail, en gardant comme objectif la préservation de la vitalité pulpaire des dents 21 et 22. L’invagination…

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