Tumeurs labiales bénignes

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°40 - 22 novembre 2023
Information dentaire
Les tumeurs labiales bénignes correspondent avant tout à des tumeurs des glandes salivaires accessoires. Le plus souvent, il s’agit d’un adénome pléomorphe (AP), jadis appelé tumeur mixte en raison de son architecture et de sa composition. Il se développe sur un mode très lent et paucisymptomatique. Il est constitué par une composante épithéliale et myoépithéliale et une composante conjonctive de type myxoïde. Bien que considéré comme une tumeur bénigne, l’AP présente la particularité d’éventuellement récidiver localement après plusieurs années, voire de présenter une dégénérescence carcinomateuse (carcinome épidermoïde ou adénocarcinome). À côté des tumeurs salivaires, bien d’autres tumeurs bénignes peuvent s’observer dans les lèvres, mais elles sont peu fréquentes, voire anecdotiques comme le névrome traumatique.

CAS 1

Motif de la consultation

Patiente de 39 ans venue consulter spontanément.

Histoire de la maladie

  • La patiente avait découvert fortuitement un nodule sous-muqueux dans sa lèvre supérieure droite 2 ans auparavant.

Interrogatoire

  • Bien que consultant une hygiéniste dentaire à Genève tous les 6 mois, la patiente n’avait jamais signalé la présence de ce nodule qui ne semblait pas évoluer, ou alors très lentement.

Examen clinique

  • Cette patiente avait une très bonne hygiène bucco- dentaire et présentait deux arcades dentaires indemnes de caries et de soins. Dans la lèvre supérieure droite, on palpait un nodule sous-muqueux, indolore, ferme, bien limité, mobile, arrondi, de 4 mm de diamètre. Lorsque la muqueuse était mise en tension, il prenait une couleur jaunâtre.

Examens paracliniques

  • La pièce d’exérèse était constituée par une lésion nodulaire siégeant dans le chorion, recouverte par un épithélium malpighien de surface d’aspect normal. Le nodule, qui mesurait 8 mm dans son grand axe, n’était pas encapsulé et il était intimement associé à une glande salivaire accessoire. Il était formé par une prolifération épithéliale- myoépithéliale, d’architecture solide mais microglandulaire par endroits, avec des foyers de métaplasie malpighienne, associée à un stroma chondro-myxoïde. Il n’y avait pas d’atypies cyto-nucléaires marquées. Cette tumeur polymorphe comportant une double composante épithéliale et mésenchymateuse était caractéristique d’une tumeur dite jadis mixte ou adénome pléomorphe.

Synthèse

  • L’ADéNOME PLéOMORPHE constitue la plus commune (50 %) des tumeurs salivaires. Cette tumeur bénigne se développe surtout dans la glande parotide (80 %), principalement dans le pôle inférieur du lobe superficiel, mais aussi dans les glandes submandibulaires (8 %) et les glandes salivaires accessoires (7 %) ; d’autres localisations ont…

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