Bref regard
En quelques mots, cette étude visait à évaluer l’association entre les concentrations sériques de vitamine D et la parodontite au sein d’une population adulte du nord de la Norvège. À partir d’une analyse transversale des données de 3693 participants, les auteurs ont conclu qu’une déficience en vitamine D pourrait être associée à une augmentation du risque de parodontite. Mais qu’en est-il réellement à la lumière d’une analyse plus approfondie de la méthodologie ?
Adéquation du schéma d’étude à l’objectif
Le schéma de l’étude était observationnel : les données ont été recueillies sans intervention ni modification des comportements des participants. Plus précisément, il s’agissait d’une étude transversale : le statut en vitamine D et la présence de parodontite ont été évalués au même moment.
Dans le contexte de l’étude, ce schéma constitue une limite méthodologique majeure. En effet, pour que la vitamine D puisse être impliquée dans le développement de la parodontite, son effet délétère doit avoir précédé l’apparition de la maladie. Or, une étude transversale ne reflète pas cette chronologie : la relation observée pourrait en réalité être inverse, ou être liée à l’influence d’un facteur tiers.
Le schéma transversal retenu ne permettait pas d’établir la temporalité nécessaire à l’identification d’un facteur de risque et était donc peu adapté à l’objectif poursuivi. Les conclusions tirées de l’étude s’en trouvent nécessairement limitées. Une étude de cohorte aurait été plus appropriée et aurait fourni un niveau de preuve supérieur car le suivi dans le temps de participants initialement exempts de parodontite aurait permis une évaluation plus rigoureuse de l’effet de la vitamine D sur le risque de développer la maladie.
Population étudiée
Les participants inclus dans l’étude provenaient de la « Tromsø Study », une cohorte…