Formes cliniques des variations physiologiques linguales
Langue villeuse (fig. 3)
• Augmentation de la taille et de la densité des papilles, notamment filiformes, qui se colorent plus ou moins en marron jusqu’au noir. La coloration noire est due à la présence de sulfure ferrique, qui résulte de l’interaction entre l’hydrogène sulfuré produit par les bactéries et le fer présent dans la salive.
Langue saburrale (fig. 4)
• Langue recouverte d’un enduit blanc-grisâtre composé de materia alba et de squames cellulaires, souvent retrouvée chez les patients dans un état fébrile, dû au manque de mouvement de la langue, et à la sécheresse buccale qui empêche l’élimination de cet enduit. La langue saburrale est souvent attribuée, à tort, à une candidose.
Langue scrotale (fig. 5)
• Également appelée langue fissurée ou plicaturée, elle concerne environ 5 % de la population adulte. L’aspect classique est un sillon central avec des sillons latéraux. Cet aspect fissuraire est à considérer comme des rides : ce sont des invaginations de la muqueuse sans perte de substance. Elle est souvent associée à la langue géographique. Elle peut aussi s’intégrer dans le syndrome de Melkersson-Rosenthal qui associe la triade : œdème récidivant de la face (avec macrochéilite), paralysie faciale périphérique et langue fissurée.
Langue géographique (fig. 6)
Elle correspond à une variation clinique de l’exfoliation linguale physiologique. Sa prévalence est comprise entre 1 % et 2,5 %. Il s’agit d’une variante buccale du psoriasis. La langue géographique se présente dans sa forme la plus commune par un aspect circiné blanc jaunâtre bordant une zone érythémateuse à côté d’une muqueuse d’aspect normal. Elle est caractérisée par un œdème important au niveau des bordures jaunâtres, faisant éclater…