Ventilation buccale et SAOS chez l’enfant

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°2 - 15 juin 2015 (page 85-96)
Information dentaire
Résumé 
L’importance de la ventilation buccale est encore trop souvent méconnue des parents mais aussi souvent des praticiens. Et pourtant, cette dysfonction apparemment anodine va entraîner des conséquences sur la croissance des mâchoires de l’enfant et générer des dysmorphoses dento-faciales. La prise en charge thérapeutique de cette pathologie doit nécessairement être pluridisplinaire et faire intervenir l’oto-rhino-laryngologie, l’orthopédie dento-faciale et des rééducations myofonctionnelles chez des orthophonistes ou kinésithérapeutes. Le syndrome des apnées obstructives du sommeil chez l’enfant, trop longtemps méconnu, est aujourd’hui considéré comme une pathologie grave qu’il est nécessaire de détecter précocement afin d’éviter des complications pour la santé de l’enfant et son développement. Son diagnostic précoce et sa prise en charge thérapeutique reposent sur des signes d’appels qu’il faut rechercher cliniquement, mais aussi et surtout dans l’anamnèse concernant notamment le déroulement du sommeil nocturne.

Implication clinique
Le praticien généraliste a souvent l’occasion d’être le premier à pouvoir mettre en évidence des signes cliniques fonctionnels ou morphologiques pouvant attester de la présence d’une ventilation buccale chez l’enfant, voire, plus grave, pouvant être les révélateurs d’une suspicion de la présence d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil chez l’enfant. La connaissance des mécanismes étiopathogéniques de ces contextes dysfonctionnels mais surtout la reconnaissance et la détection des signes cliniques associés est aujourd’hui considérée comme d’une importance capitale pour pouvoir prendre en charge précocement ces jeunes patients.

Ventilation buccale

La nécessité vitale de la permanence des échanges gazeux au niveau des alvéoles pulmonaires confère un rôle capital à la ventilation dès la naissance — première inspiration et cri primal — et cela jusqu’au dernier souffle, la dernière expiration en fin de vie.
Sur le plan fonctionnel, c’est le mode de ventilation nasale qui constitue la normalité physiologique car la filière nasale est spécifiquement constituée pour assurer le conditionnement thermohygrométrique (réchauffement et humidification) et de filtration particulaire de l’air inspiré. En effet, la muqueuse qui tapisse le conduit et les cavités ventilatoires présente des particularités parfaitement adaptées à ces rôles (épithélium cilié, sécrétion de mucus, riche réseau vasculaire…).
Néanmoins, nous pouvons tous également ventiler par la cavité buccale, mais cela ne devrait s’installer que temporairement dans des situations où une suppléance est nécessaire. Malheureusement, chez beaucoup d’enfants (et d’adultes) la ventilation habituelle, de jour comme de nuit, s’effectue par la bouche, laissant celle-ci constamment entrouverte. Cette situation, bien qu’anormale, n’entraîne aucune plainte particulière de l’enfant et ne constitue pas pour les parents un sujet d’inquiétude parce qu’ils en sont le plus souvent inconscients. Mais, cet état, apparemment anodin, doit être considéré comme un profond dysfonctionnement car la filière ventilatoire est bien plus qu’un simple tuyau passif pour le passage de l’air, comme l’ont bien montré Talmant et coll dans une série de publications (1-9).

Conséquences sur la croissance des maxillaires (10).
L’apparition et l’installation d’une ventilation buccale vont s’accompagner dans un premier temps d’une inflammation de la muqueuse nasale avec œdème et stase veineuse qui vont progressivement constituer des facteurs d’obstruction pour le passage de l’air. Lorsque cette situation…

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