Zircone ou titane en implantologie orale, comment choisir ?

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  • Publié le . Paru dans Parodontologie Implantologie Orale, un nouveau regard n°1 - 15 mars 2022 (page 58-68)

1. Organigramme de la recherche de la littérature

Information dentaire
Objectifs : Les implants dentaires en zircone sont proposés au clinicien avec comme arguments le fait qu’ils présentent une ostéointégration satisfaisante tout en garantissant un résultat esthétique élevé, en particulier au niveau des phénotypes fins, et que leur faible affinité avec la plaque dentaire permet de limiter, voire d’éviter le risque de péri-implantite. L’objectif de cette revue systématique (« umbrella review ») est d’analyser la littérature qui compare les performances cliniques des implants en zircone à celle des implants en titane afin de répondre à la question : « Les implants en zircone constituent-ils une alternative clinique pertinente aux implants en titane ? »
Matériels et méthodes : Une recherche systématique de la littérature a été réalisée sur MEDLINE (PubMed), Web of Science et The Cochrane Library jusqu’au 31 décembre 2021. Seules les revues systématiques et/ou méta-analyses comparant des implants en zircone et des implants en titane ont été incluses.
Résultat : Dix publications parmi les 145 identifiées ont été incluses et analysées dans cette revue systématique.
Conclusion : Les études précliniques montrent une biointégration tissulaire similaire entre implants en zircone et en titane. Néanmoins, les études cliniques rapportent un taux de succès plus important des implants dentaires en titane. Dans l’attente du développement de futurs implants dentaires en matériaux zircone cliniquement plus performants, ce type d’implants est à proposer aux patients pour lesquels une allergie au titane est suspectée.

Loin de se satisfaire des performances des implants dentaires sur le marché, dont l’ostéointégration est majoritairement acquise, les chercheurs, sous l’impulsion des cliniciens, tentent de développer de nouvelles surfaces et de nouveaux dispositifs implantaires qui permettraient d’augmenter et d’accélérer la biointégration tissulaire, de garantir un résultat esthétique pérenne et de limiter voire d’éviter le risque de péri-implantite.

Si la réponse à ces exigences cliniques nécessite de prendre en considération de multiples facteurs, la nature des surfaces ainsi que leurs propriétés physico-chimiques et mécaniques sont à considérer.

Bien que le titane reste, à ce jour, le gold standard en implantologie orale, les céramiques, et en particulier, à partir des années 2000, la zircone (dioxyde de zirconium), ont été proposées comme biomatériau alternatif. Les implants en zircone présenteraient différents avantages : une moindre accumulation de plaque dentaire, une moindre inflammation et une meilleure maturation des tissus mous, tout en présentant un niveau d’ostéointégration comparable à celui des implants en titane [1, 2]. Le risque de péri-implantite serait de fait diminué. Par ailleurs, leurs qualités esthétiques seraient supérieures, en particulier lorsque le phénotype parodontal est fin. Enfin, certains auteurs ont évoqué une allergie au titane et une possible corrosion des implants en titane [3-5], rendant le recours aux implants en zircone séduisant.

Néanmoins, les propriétés mécaniques des implants en zircone seraient plus faibles que celles des implants en titane. Pour les améliorer, les matériaux céramiques proposés ont beaucoup évolué au cours des dernières années. Actuellement, la zircone 3Y-TZP (3mol% yttrium oxide-stabilized zirconia) semble être le matériau de choix [2]. Néanmoins, certaines études cliniques ont rapporté un risque de fracture de ces implants [6-8]. Pour pallier…

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