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Information dentaire

L'Information Dentaire n°4 - 29 janvier 2020

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Éditorial
Se former, est-ce encore nécessaire ? – Lire ci-dessous
Michel Bartala

Actualités

Revue de presse
Société Française de Chirurgie Orale, Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

Se former

Grand Angle ADF 2019

110 séances dispensées par 496 conférenciers ont une nouvelle fois fait du congrès de l’ADF le rendez-vous de formation indispensable des chirurgiens-dentistes.

Gestion des caries profondes, dentisterie contemporaine, nouvelles stratégies en prothèse, recherche clinique, agénésies antérieures, résorptions extrêmes, biomatériaux, organisation du cabinet… revivez quinze conférences présentées Porte Maillot du 26 au 30 novembre dernier lors du premier congrès dentaire européen.
Suivez-nous également dans le prolongement de l’exposition commerciale, à la découverte de quatre symposiums proposés par les industriels.

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Histoire

La peste de la mer
Micheline Ruel-Kellermann


Edito

Se former, est-ce encore nécessaire ?

Ce début d’année 2020 a introduit un changement majeur dans la relation à nos patients. Cette modification est diversement appréciée parmi les consœurs et confrères, ce qui semble tout à fait naturel. Les changements s’accompagnent toujours de leurs lots de satisfaits et de mécontents. Dans un raccourci sommaire, le « reste à charge zéro » peut être perçu comme une avancée sociale, donnant accès au plus grand nombre à un traitement minimum, ou comme un frein à l’amélioration médicale de notre profession.
Plusieurs éléments semblent pouvoir expliquer ce grand écart de perception d’une promesse présidentielle, le principal étant la gratuité pour le patient d’actes que nous, professionnels, considérons comme dépassés au regard des possibilités de traitements actuelles. Et invariablement, lorsque nous présentons les différentes options thérapeutiques à nos patients, ils nous retournent la question : « Et vous, Docteur, que feriez-vous ? » Je pense que la grande majorité d’entre nous (il y a toujours des exceptions à toute règle) ne choisirait pas un traitement entrant dans le « panier » RAC0 pour sa santé bucco-dentaire. Il est d’ailleurs amusant de noter que ce terme, « panier », évoque la petite épicerie de quartier ou l’espace d’un site internet avant la validation des achats ; la dénomination « option thérapeutique » eut été plus appropriée, valorisante et médicale. Cela reste un détail, mais les mots posés sur des situations montrent souvent la valeur qu’on leur accorde. Aussi, en réponse à notre patient, si nous avions sa cavité buccale (heureusement que cela n’est qu’une projection purement virtuelle…), nous nous orienterions vers le traitement le plus adapté, sans y accoler une quelconque réflexion budgétaire. Notre réponse est donc le plus souvent éloignée du niveau zéro… de reste à charge.
Alors, devons-nous continuer à nous former, si nos patients veulent du RAC0 ? Il ne peut pas y avoir d’hésitation, la réponse est un immense OUI. L’acquisition et la mise à jour permanente des connaissances permettent un discours clair et précis sur les options thérapeutiques les plus avérées du moment. Pour bien donner l’information, il faut avoir les compétences. Notre présentation médicalisée au patient lui permet de prendre conscience, d’évaluer la pertinence de chaque option de traitement. Libre à lui d’inclure dans sa décision d’autres paramètres, financiers et/ou personnels comme la crainte d’un acte chirurgical par exemple. Sa décision prise, il sera alors de notre liberté d’évaluer si elle est en adéquation avec nos concepts médicaux.

Michel Bartala, Rédacteur en chef