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Information dentaire

L'Information Dentaire n°20 - 21 mai 2025

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Edito

Le piège de la certitude Lorsque nous prenons en charge un nouveau patient, nous savons tous l’importance de réaliser une anamnèse complète pour assurer sa sécurité. Lors de chaque rendez-vous suivant d’ailleurs, une mise à jour est indispensable. Certaines maladies systémiques, comme le diabète ou les troubles cardiaques, peuvent influencer la prise en charge bucco-dentaire, de même que la présence d’allergies. En établissant la liste complète des médicaments...

Le piège de la certitude

Lorsque nous prenons en charge un nouveau patient, nous savons tous l’importance de réaliser une anamnèse complète pour assurer sa sécurité. Lors de chaque rendez-vous suivant d’ailleurs, une mise à jour est indispensable.

Certaines maladies systémiques, comme le diabète ou les troubles cardiaques, peuvent influencer la prise en charge bucco-dentaire, de même que la présence d’allergies. En établissant la liste complète des médicaments pris par le patient, nous éviterons les interactions lors de nos prescriptions et les complications lors des soins. De même, nous adapterons notre plan de traitement au profil de risque du patient.

En théorie, nous connaissons et appliquons tout cela, bien sûr, nous sommes ainsi certains de bien connaître le patient. Mais parfois, des pathologies particulières peuvent nous faire prendre une fausse route, comme le montre le cas clinique de mérycisme (retour anormal des aliments de l’estomac dans la bouche) présenté dans ce numéro par H. Souied et coll. Lorsqu’un patient souffre d’une pathologie rare, que de surcroît il ignore, les choses se compliquent et l’absence de bon diagnostic peut conduire à une errance médico-dentaire.

à l’heure actuelle, les facteurs de risque de certaines pathologies ne sont pas tous identifiés et de nouvelles études nous démontrent chaque jour l’impact majeur d’un fait « banal » sur une maladie existante. L’information vient parfois des patients eux-mêmes, comme cette dame que je vois pour la première fois en vue du placement d’implants. Elle est traitée pour de l’ostéoporose et m’explique que c’est son gynécologue et non son médecin traitant, qui la voit régulièrement mais n’était pas au courant de la relation, qui lui a conseillé d’arrêter de prendre des IPP alors qu’elle présente des facteurs de risque ostéoporotiques multiples. En effet, la fréquence d’une fracture du col du fémur est augmentée chez des patients à risque d’ostéoporose et prenant des IPP depuis un certain temps [1, 2].

Lorsqu’il s’agit de choix thérapeutiques, chacun a ses petites préférences et est convaincu que son approche chirurgicale est la meilleure ou qu’il utilise le meilleur matériau de comblement sinusal par exemple. L’expérience peut alors faire oublier le doute ! Or, comme le démontre l’article d’E. Rousset, à chaque cas correspond une approche et il n’existe pas de solution universelle.

Et puis il y a des certitudes qui n’ont pas de sens, fondées sur l’ignorance ou la force de l’habitude, comme la nécessité de prescrire des antibiotiques en présence d’abcès parodontal, alors que ce n’est pas nécessaire sauf dans de rares cas. à trop savoir, on oublie d’apprendre !

Il nous reste donc à adopter une écoute plus qu’attentive de nos patients pour éviter tout doute. Contre les dangers de la certitude restent la formation continue et la remise en question des connaissances. L’Id trouve toute sa place dans ce cadre et assure son rôle d’information en vous présentant des articles scientifiques et cliniques sélectionnés et relus par un comité de lecture vérifiant la véracité des propos (ce qui n’est pas le cas de toutes les sources d’info actuelles…).

Michèle Reners, Rédactrice en chef

1 Yang YX, Lewis JD, Epstein S, Metz D. Long-term proton pump inhibitor therapy and risk of hip fracture. JAMA 2006;296:2947–53.

2 Vestergaard P, Rejnmark L, Mosekilde L. Proton pump inhibitors, histamine h(2) receptor antagonists, and other antacid medications and the risk of fracture. Calcif Tissue Int 2006;79:76-83.

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Édito

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