On soupçonne depuis de nombreuses années que certaines substances chimiques qui, prises isolément, sont sans danger pour l’homme, deviennent nocives lorsqu’elles sont mélangées. Cet « effet cocktail » existe bel et bien, montrent trois équipes de recherche de l’Inserm et du CNRS, annonce l’Inserm sur son site Internet le 3 septembre.
Dans une étude à paraître dans la revue Nature, ils apportent la preuve, pour la première fois, que certains œstrogènes comme l’éthinylestradiol (l’un des composants actifs des pilules contraceptives) et certains pesticides organochlorés, bien que très faiblement actifs par eux-mêmes, ont la capacité de se fixer simultanément à un récepteur situé dans le noyau des cellules et de l’activer de façon synergique.
« Les analyses à l’échelle moléculaire indiquent que les deux composés se lient coopérativement au récepteur, c’est-à-dire que la fixation du premier favorise la liaison du second », explique l’Inserm. Ces résultats ouvrent la voie à de nombreuses années de recherche : il existe dans notre environnement environ 150 000 composés dont l’action combinée pourrait avoir des effets inattendus sur la santé humaine.
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