Questions à…
Julie Guillet
MCU-PH et responsable du département de chirurgie orale à la faculté d’odontologie de Lorraine, spécialiste qualifiée en chirurgie orale
Quels sont les domaines d’indication de l’anesthésie tronculaire à l’épine de Spix ?
La pulpite reste l’une des indications principales de ce type d’anesthésie, de même que les soins sur les molaires mandibulaires isolées sur l’arcade, lorsqu’une anesthésie intra-osseuse n’est pas réalisable. En chirurgie orale, les avulsions de troisièmes molaires incluses ou en désinclusion peuvent également nécessiter le recours à l’anesthésie loco-régionale, bien qu’elle ne puisse être suffisante et que des rappels en vestibulaire et en lingual par des anesthésies locales de type para-apical soient indispensables.
Existe-t-il des contre-indications ou précautions particulières à cette technique ?
Cette technique est contre-indiquée chez les patients à risque hémorragique, c’est-à-dire chez les individus atteints de troubles de l’hémostase ou de la coagulation, ainsi que chez ceux traités par antiagrégants plaquettaires ou par anticoagulants, quels que soient la voie d’administration et le mode d’action.
La prémédication par dexaméthasone, ibuprofène ou tramadol nécessite-t-elle des précautions particulières ?
Bien sûr, comme toute prescription médicamenteuse, il existe des précautions et des contre-indications, en plus des allergies aux substances en question.
En ce qui concerne l’ibuprofène, les mêmes contre-indications en cas d’infection s’imposent. Pour les patients atteints d’ulcère gastro-duodénal ou aux antécédents d’hémorragie digestive, les AINS sont cette fois contre-indiqués. Chez les patients à risque hémorragique, il est fortement déconseillé de poursuivre la thérapeutique en postopératoire par des AINS, car cela augmente ce risque, même si cela est tentant compte tenu de l’efficacité de ces molécules sur les douleurs liées à l’inflammation pulpaire. S’ajoutent à ces précautions d’autres contre-indications, notamment chez les patients présentant une insuffisance hépatique, rénale ou cardiaque sévère, ainsi que chez les patients présentant un lupus érythémateux disséminé. Enfin, la principale contre-indication à retenir est l’interdiction de prescription des AINS aux femmes enceintes.
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