Contre la loi de santé : appel à fermer les cabinets le 13 novembre

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

« Black Friday » ou « Journée santé morte » : quel que soit le nom donné à cette journée de mobilisation, l’ensemble des syndicats dentaires (FSDL, CNSD et UJCD) et de médecins appellent à fermer les cabinets le vendredi 13 novembre pour protester contre la loi de santé de Marisol Touraine. Celle-ci arrive le 17 novembre à l’Assemblée nationale pour une ultime lecture. Un rassemblement est d’ailleurs prévu les 16 et 17 novembre devant le Parlement.
L’UJCD redoute que la profession perde sa liberté d’exercice, la loi de santé instaurant une « mainmise des pouvoirs publics (État, Sécurité sociale, ARS) et des financiers (assureurs privés et mutuelles) ». « Non à la soviétisation de la Santé !, résume la FSDL. En réponse au jusqu’au-boutisme du ministre de la Santé nous allons montrer ce qu’est une France sans dentistes et médecins libéraux ou hospitaliers. » La CNSD, qui a rejoint plus tardivement le mouvement, dénonce « le tiers-payant généralisé obligatoire particulièrement inadapté à l’exercice de la médecine bucco-dentaire », mais aussi « l’absence de la prévention bucco-dentaire dans le projet de loi et l’augmentation du reste à charge pour les patients si cette réforme passe ».
La situation est tendue depuis plusieurs mois entre les professionnels de santé en général et le gouvernement, autour principalement de la généralisation du tiers payant, véritable pierre d’achoppement. La manifestation unitaire du 15 mars n’a pas infléchi sa ligne. Le Premier ministre, Manuel Valls, intervenant le 29 octobre au congrès de l’Ordre des médecins, n’a même pas tenté de calmer le jeu. Pour lui, la loi de santé « n’est pas les caricatures d’étatisation que certains en font, elle est la protection de notre modèle. La France est l’un des seuls pays à laisser les médecins s’installer où ils veulent, à laisser les patients choisir leur médecin comme ils le souhaitent, et à assurer la solvabilité d’un système grâce à la solidarité nationale ». Quant au tiers payant, « il permettra à davantage de Français, ceux qui jusqu’ici n’avaient pas les moyens d’avancer les frais de leur consultation, d’avoir accès aux soins, estime-t-il. Nous assumons cette décision, autant que nous entendons vos préoccupations ». Dialogue de sourds. Droit dans ses bottes, il donne rendez-vous le 11 février à tous les professionnels de santé pour la Conférence de santé censée aborder « la formation initiale et continue des professionnels de santé, des métiers et compétences, des parcours professionnels et des modes d’exercice ». Ne sera-t-il pas trop tard ?

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