Covid-19 et traitement de l’air : rien ne vaut l’aération naturelle d’autant que certains appareils s’avèrent inefficaces

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Information dentaire

Le Réseau de prévention des infections associées aux soins (Repias), institution publique, et SF2H une société œuvrant dans le domaine de la promotion de l’hygiène en milieu de soins viennent de publier un fiche « Covid-19 et traitement de l’air en cabinet de chirurgie dentaire ». Pour diminuer le risque de transmission du SARS-Cov-2, le groupe de travail composé de médecins hygiénistes, ingénieurs, pharmaciens et bien entendu de chirurgiens-dentistes recommande :

– d’éviter la production d’aérosols contaminés à SARS-CoV-2 (identification préalable des patients à risque, bain de bouche antiseptique avant chaque soin, pose de la digue…).
– de limiter la quantité d’aérosols générés (diminution de la quantité d’eau dans les porte-instruments dynamiques, utilisation de contre-angle bague rouge plutôt que la turbine…).
– de capter au plus près du soins les aérosols produits (aspiration chirurgicale, si possible double aspiration et travail à quatre mains…).
– et de renouveler l’air de la salle de soins.

« Après un acte générateur d’aérosols, même si les trois premières étapes sont respectées, la présence d’aérosols contaminés en suspension dans la salle de soins reste possible, souligne la fiche. L’objectif est de diluer les aérosols en suspension dans la pièce en y apportant de l’air neuf ». Il est recommandé d’aérer pendant 15 minutes pour obtenir un renouvellement d’air suffisant.

« Cependant, ce temps repose sur beaucoup de paramètres (volume de la pièce, surface de la fenêtre, températures intérieure et extérieure…) qui peuvent varier en fonction des cabinets ou de la météorologie », indiquent les auteurs. La solution selon eux ? Placer un détecteur de CO2 dans la pièce (aisément accessible) : le renouvellement d’air est obtenu lorsque la concentration en CO2 dans la pièce se rapproche de la concentration en CO2 de l’air extérieur (comprise entre 400 et 450 ppm de CO2). Et mieux encore : conserver un apport d’air neuf en continu « avec une fenêtre ouverte en oscillo-battant ».

Les purifacteurs d’air ne remplacent pas l’aération
Il est aussi possible de compléter l’aération par un traitement de l’air. L’apport d’air neuf peut ainsi être réalisé par une Centrale de traitement d’air (CTA). Celle-ci va assurer le renouvellement d’air et son traitement par filtration. Mais, constate la fiche, « les cabinets dentaires sont rarement équipés de CTA » et ceux-ci utilisent plus volontiers des « épurateurs d’air » mobiles.

Attention, « ils ne peuvent en aucun cas se substituer aux apports d’air extérieur, préviennent les auteurs. Ils ne doivent donc être utilisés que comme compléments aux systèmes de ventilation », et seuls les dispositifs équipés de filtres HEPA de classe minimale H13 selon la norme EN 1822-1 et installés « de manière parfaitement étanche permettent d’arrêter efficacement les aérosols susceptibles de véhiculer le virus, à condition d’un entretien régulier suivant les préconisations du fournisseur ».

Le Répias déconseille aussi « fortement » les appareils utilisant une méthode physicochimique de traitement de l’air (catalyse, photocatalyse, plasma, ionisation, ozonation, charbons actifs…). « Non seulement leur efficacité vis-à-vis des virus n’est pas prouvée, mais suite à une dégradation de polluants parfois incomplète, ils peuvent impacter négativement la qualité de l’air intérieur par la formation de composés potentiellement dangereux pour la santé, y compris des agents chimiques CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction) ».

Enfin, les lampes émettant des rayonnements UV-C ne sont pas non plus recommandées. Ces dispositifs présentent de multiples inconvénients comme une production d’ozone (toxique en cas d’inhalation), l’exposition possible des yeux ou de la peau aux rayonnement UV-C ou une détérioration des produits de désinfection à base de chlore sous l’effet des UV qui peuvent « se décomposer en produits secondaires susceptibles d’être nocifs pour la santé ».

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