COVID 19 : les assistantes dentaires seront-elles habilitées à faire des prélèvements naso-pharyngés ?

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Information dentaire

Des prélèvements naso-pharyngés d’échantillons biologiques SARS-CoV-2 effectués par les assistant(e)s dentaires ? C’est « non » pour la Commission paritaire nationale pour l’emploi et la formation professionnelle (CPNE-FP) des cabinets dentaires qui réunit les représentants des syndicats de salariés (collège employés) et des syndicats patronaux (collège employeurs).

Vendredi 2 octobre en fin de matinée, le ministère de la Santé a envoyé un e-mail aux membres de cette commission pour leur demander leur avis sur cette possibilité qu’il souhaite offrir aux assistant(e)s dentaires, après une formation spécifique bien entendu. Face à l’urgence sanitaire et à sa volonté de tester massivement les Français, le gouvernement cherche des « petites mains ». Après avoir étendu fin juillet la liste des personnes habilitées à réaliser ces prélèvements aux infirmiers, étudiants en santé ayant validé leur première année, aides-soignants ou sapeurs-pompiers, un arrêté du 15 septembre 2020 à ajouter les masseurs-kinésithérapeutes. Et donc maintenant, les assistant(e)s dentaires ?

La CPNE-FP, à qui le ministère a donné seulement deux heures pour répondre a donc dit « non ». Pour deux raisons majeures qu’explicite Doniphan Hammer, 1er Vice-président des CDF, membre de la CPNE-FP. « Le ministère a sans doute oublié que la plupart des assistantes sont employées dans des cabinets dentaires libéraux. Seront-elles formées sur leur temps de travail ? Qui les paiera ? interroge-t-il. Ensuite, et surtout, si le ministère considère que les assistantes dentaires ont aujourd’hui les qualifications requises pour effectuer ces prélèvements, est-il encore nécessaire de travailler à la mise en place du diplôme « Assistante dentaire qualifiée de niveau 2 » (AD2) ? Il serait vidé de son sens. Pourtant, justement, cette proposition se serait parfaitement intégrée dans les compétences de l’AD 2 ». C’est pourquoi Les CDF ont publié le 6 octobre un communiqué de presse pour « réitérer leur demande d’extension des compétences des assistants dentaires afin qu’ils puissent, intégrer des actes tels que le prélèvement naso-pharyngé ».

L’avis de la CPNE-FP n’est que consultatif et le ministère pourrait fort bien passer outre. « S’il le fait, qu’elle image donnerait-il du dialogue social ? Nous avons dû répondre dans les deux heures alors que cela fait deux ans que nous travaillons sur le dossier de l’AD2 et que le ministère reste sourd à nos dernières sollicitations sur le sujet », remarque encore Doniphan Hammer. Le collège employés, lui, « était a priori plutôt favorable » à la proposition ministérielle fait savoir Françoise Pringuez, représentante de l’UNSA Cabinet dentaires au sein de la CPNE-FP. « Il nous a fallu donner une réponse en deux heures, or la problématique est plus complexe qu’un oui ou non, souligne-t-elle. Le fond du problème c’est que le dossier AD2 n’avance plus ».

Pour mémoire, le niveau « Assistante dentaire qualifiée de niveau 2 », serait obtenu après trois ans passés dans un cabinet dentaire et après avoir suivi une formation de deux années et environ 800 heures au sein d’un organisme de formation agréé. Outre un renforcement de la formation à l’hygiène, à l’éducation thérapeutique et à la nutrition (pour permettre des missions en EHPAD ou en milieu scolaire), les AD2 pourraient, sous la responsabilité et le contrôle effectif du chirurgien-dentiste, réaliser des actes non invasifs sur des organes définis comme sains par le praticien : contrôle de l’hygiène bucco-dentaire, détartrage supragingival, prise d’empreintes d’études, application de fluor, éclaircissement, dépose de sutures, mais aussi réalisation de clichés radiographiques et de photographies…

Tous les acteurs du dossier semblent aujourd’hui s’accorder sur l’essentiel du contenu de ce nouveau diplôme, mais sans l’implication du ministère rien ne peut être acté. « Si on laisse la CPNE-FP faire son travail et si le gouvernement veut bien s’y mettre, nous pourrions aboutir fin 2021 », positive Doniphan Hammer. La balle, plus que jamais, est dans le camp du ministère de la Santé.

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