Dans une logique d’économie tissulaire des organes dentaires, la pose d’un implant est souvent le traitement le mieux approprié pour remplacer favorablement et durablement la perte d’une dent sans altérer ni sur-solliciter les dents adjacentes. Lorsque l’édentement total est atteint, un implant unitaire serait-il en mesure d’apporter aussi un complément de rétention utile à une prothèse amovible complète (PAC) ? C’est ce à quoi se sont intéressés les universitaires allemands de cette étude dirigée par le regretté Matthias Kern.
Établi dans les années 90, le concept d’implant unique pour stabiliser une prothèse complète cherche à répondre à un objectif d’amélioration de la stabilité des PAC mandibulaires pour des édentés très âgés aux moyens économiques limités. L’introduction de l’article rapporté rappelle qu’une prothèse inadaptée susceptible d’affecter négativement les interactions sociales des personnes conduit à une baisse de l’estime de soi avec des conséquences notables sur la santé générale. Les études conduites jusqu’alors ont rapporté d’excellents taux de survie pour les implants posés dans cette situation, mais aussi de très bons résultats relatifs à la qualité de vie, aux performances masticatoires et au niveau de satisfaction des patients. Relevant un faible nombre de sujets inclus dans ces études également conduites sur de trop courtes périodes de suivi, les auteurs proposent dans cet article les résultats d’une étude clinique pour évaluer sur quinze ans la performance clinique d’une prothèse complète stabilisée (PACSI) sur un implant unique positionné au centre de la symphyse mandibulaire.
Entre septembre 2006 et mai 2007, 11 patients âgés de 51 à 87 ans (âge moyen 66,7 ans) ont été inclus dans leur étude pilote prospective, dont les paramètres évalués sont donc fixés dès le début du recrutement avant leur relevé. Un implant unique a été posé…