Etude de chaÎnettes élastomériques non remplacées pendant 16 semaines

  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°3 - 15 juin 2017
Information dentaire
Une chaînette élastomérique, qui n’est pas régulièrement changée, peut continuer à déplacer les dents dans les espaces d’extraction pendant 16 semaines, de manière statistiquement et cliniquement significative.

Relation entre la diminution de la force observée in vitro et la fermeture d’espaces d’extractions mesurée in vivo

La force de la plupart des chaînettes élastomériques diminue de 50 % à 70 % dans les premières 24 heures, suivie d’une phase de diminution plus faible de 10 % à 20 % au cours des 4 premières semaines. Il existe peu de données consacrées à la diminution de la force au-delà de ces 4 semaines.

Les cliniciens remplacent généralement les chaînettes élastomériques toutes les 4 à 6 semaines. De manière anecdotique, lorsqu’il y a eu un non-remplacement accidentel d’une chaînette élastomérique, une poursuite de la fermeture de l’espace, pour laquelle était utilisée la chaînette, est souvent observée pendant un intervalle de temps beaucoup plus long que celui prévu. Les auteurs de cette étude se sont posé la question clinique : « pourquoi l’espace continuerait-il à se fermer avec une chaînette élastomérique dont la force devrait s’être dissipée ? »

Cette étude avait pour objectif d’évaluer si une chaînette élastomérique, qui n’est pas régulièrement changée, peut continuer à déplacer les dents pendant 16 semaines, et de relier cette évaluation à la quantité de force résiduelle, évaluée in vitro pour une chaînette du même lot.

Le volet in vivo de l’étude portait sur un échantillon de 22 sujets avec 30 sites d’espaces d’extractions appariés, dont la fermeture a été mesurée tous les 28 jours. Le côté pour lequel la chaînette élastomérique était remplacée tous les 28 jours a servi de témoin, tandis que la chaînette du côté expérimental n’était pas changée.
Dans la partie in vitro de l’étude, 100 segments de chaînettes élastomériques, de 2 œillets ou 3 œillets chacun, issus du même lot, ont été placés dans un bain-marie, et leur force résiduelle a été mesurée pour 20 segments de chaque longueur, tous les 28 jours (4, 8, 12 et 16 semaines).

Des fermetures d’espaces statistiquement significatives ont été mesurées, à la fois dans les sites où la chaînette était changée et dans ceux où elle n’était pas remplacée, à tous les points de mesure. La fermeture moyenne de l’espace, dans les sites où la chaînette était changée, était à peine plus élevée que celle observée du côté apparié où elle n’était pas remplacée.

Les différences moyennes de fermeture d’espace, entre les sites, avec ou sans changement de la chaînette élastomérique, variaient d’un minimum de -0,05 mm à 4 semaines à un maximum de -0,14 mm à 8 semaines. La force de la chaînette élastomérique avait diminué rapidement pendant les 4 premières semaines (de 465,0 g, au début de l’expérimentation, à 124,0 g à 4 semaines), mais sa diminution a ensuite ralenti (113,5 g à 8 semaines, 99,0 g à 12 semaines et 86,3 g à 16 semaines).

Les auteurs concluent que, dans cet échantillon, une chaînette élastomérique, qui n’est pas régulièrement changée, peut continuer à déplacer les dents dans les espaces d’extraction pendant 16 semaines, de manière statistiquement et cliniquement significative. Des différences minimes, et statistiquement insignifiantes, sont observées pour les mesures moyennes de fermeture d’espaces entre les sites où la chaînette est changée et ceux où elle n’est pas remplacée. Bien qu’à 16 semaines la force de la chaînette élastomérique soit inférieure à 100 g, les dents continuent à se déplacer cliniquement.

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