Comme tous les ans, la période des festivités de fin d’année au début de l’hiver et de ses journées froides nous offre l’occasion de déambuler dans les rues marchandes, sur les marchés de Noël et, pour les plus chanceux, de quelques jours de vacances à la neige. Au cabinet dentaire, la période de froid hivernal correspond aussi à des demandes typiquement saisonnières, parfois surprenantes et souvent mal considérées comme celles qui concernent les hypersensibilités ou douleurs dentaires consécutives à une exposition prolongée au froid extérieur. Il nous a fallu remonter jusqu’en 2017 pour trouver dans la littérature internationale un article abordant ce sujet. Ses auteurs franco-canadiens distinguent ainsi de l’hypersensibilité dentinaire habituelle les sensibilités dentaires atypiques nommées allodynies thermiques. Le symptôme décrit survient lorsque le patient est exposé à un différentiel de température important entre l’extérieur et l’intérieur, principalement en hiver les jours de grand froid. Il ne s’agit donc pas d’une réponse nociceptive à un stimulus direct causé par l’hypersensibilité dentinaire typique que nous connaissons bien, mais d’une douleur causée par le différentiel de température. Elle est peu localisée, diffuse, sourde, lancinante, apparaît après un certain temps et peut durer plus d’une heure.
Le but de l’article rapporté est d’expliquer les causes et mécanismes en jeu dans cette symptomatologie. À partir de données issues de patients adressés à la faculté dentaire de Quebec city, l’article décrit un type de douleur qui apparaît dans les 15 minutes après être rentré d’une activité dans le froid extérieur et qui augmente pour atteindre un pic entre 5 et 10 minutes plus tard. D’intensité modérée à sévère, elle perdure entre 15 minutes et 3 heures avant de réduire graduellement jusqu’à disparaître complètement. Paracétamol et ibuprofène contribuent…