Grossesse et tabac : dépister le monoxyde de carbone pour aider au sevrage

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°14 - 9 avril 2025
Information dentaire

Pour aider les femmes enceintes à arrêter de fumer, l’Académie nationale de médecine propose, dans un avis diffusé le 17 mars, « la prise en charge systématique de la mesure du monoxyde de carbone (CO) expiré pendant la grossesse et l’allaitement ».

Un quart des femmes enceintes sont fumeuses lorsqu’elles apprennent leur grossesse. Si la moitié parvient à arrêter, l’autre moitié ne fait que réduire sa consommation. En 2021, 27 % des femmes arrêtaient de fumer dès l’annonce de la grossesse, 18 % en cours de grossesse et 51 % diminuaient leur consommation.

Contrairement à l’évaluation de la consommation journalière de tabac, la mesure du CO expiré permet de détecter « objectivement » l’exposition à la fumée de tabac par tabagisme actif ou passif, mais aussi l’exposition à toute autre substance fumée (cannabis, chicha, pipe à eau…) et d’évaluer ainsi les risques encourus par le fœtus.

« Le CO inhalé se fixe sur l’hémoglobine et se transmet au fœtus, qui y est deux fois plus exposé que la mère. Il en résulte une hypoxie fœtale et un retard de croissance intra-utérin, explique l’Académie. Un taux élevé de CO maternel (supérieur à 20 ppm) est associé à une diminution du poids de naissance d’environ 750 g ».

La mesure systématique du taux de CO peut donc déclencher une prise de conscience par la mère de la nocivité de la fumée de tabac. « Les nouveau-nés de mères fumeuses qui ont bénéficié de la mesure du CO expiré ont un poids moyen supérieur de près de 300 g à celui des enfants de mères fumeuses qui n’en ont pas bénéficié », indique une étude française de 2022, citée par l’avis des académiciens.

Le dosage du CO expiré peut être réalisé en consultation par un médecin ou une sage-femme avec « un appareil simple et peu coûteux ». Pour développer cette pratique l’Académie recommande « la création d’une cotation ou d’un forfait » pour les professionnels de santé et, d’en assurer le remboursement par l’Assurance maladie. 1,7 million de tests pourraient être réalisés chaque année.

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