Implants et parodontite agressive

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

De nombreuses études cliniques ont été réalisées concernant les effets d’un historique de maladie parodontale sur le succès des implants à long terme. Bien qu’une plus forte incidence de péri-implantite et un moindre taux de survie à long terme aient été observés chez les patients susceptibles à la parodontite, il n’y a pas encore d’accord sur le niveau de cette relation. Si la parodontite chronique est l’affection la plus fréquente, la parodontite agressive généralisée est plus rare (< 1 % de la population). Si de nombreuses études ont montré là aussi une influence négative sur la survie des implants et la perte osseuse marginale, il n’y a pas non plus de consensus. La présente revue de synthèse et méta-analyse visait à comparer la survie des implants et la perte osseuse marginale de patients souffrant de parodontite agressive généralisée (PAgG), par rapport à des patients souffrant de parodontite chronique (PC) ou de patients sains (S).
Six essais cliniques, non randomisés, ont rempli les critères de sélection retenus. Les résultats ont montré des taux de survie de 83,3 % à 100 % (PAgP), 96,4 % à 100 % (PC) et 96,6 % à 100 % (S) sur une période moyenne de 48,01 ± 71,99 mois, avec un facteur de risque global de 0,96 (à un intervalle de confiance de 95 % de 0,91 à 1,01, p = 0,14) PagG par rapport à S, et 0,94 (à un intervalle de confiance de 95 % de 0,87 à 1,01, p = 0,09) PagG par rapport à PC. Cependant, lorsque le taux d’échec était pris comme référence, la méta-analyse indiquait un facteur de risque global de 4,00 entre les patients PgAG et S et un facteur de risque global de 3,97 avec les patients PC. La perte osseuse marginale montrait une différence de 0,15 mm (à un intervalle de confiance de 95 % de 0,04 à 0,26) entre S et PC, en faveur du groupe PC, de – 0,28 mm (à un intervalle de confiance de 95 % de - 0,36 à - 0,19) entre S et PagG, en faveur du groupe S, et de - 0,43 mm (à un intervalle de confiance de 95 % de - 0,53 à - 0,33) entre PC et PagG, en faveur du groupe S, sur une période moyenne de 30 ± 18 mois.
Les auteurs en concluent que, en dépit de la pénurie de données qui ne permet pas de tirer de conclusions scientifiquement évidentes, l’utilisation des implants chez un patient ayant eu un historique de parodontite agressive généralisée peut être considérée comme une option de traitement viable pour restaurer la fonction manducatrice, avec des taux de survie comparables à ceux observés chez les patients sains ou atteints de parodontite chronique. Il n’en reste pas moins que le risque d’échec chez ces patients est significativement plus élevé que celui observé chez les patients sains (4,0) et ceux atteints de parodontite chronique (3,97). Ils recommandent néanmoins un programme de suivi attentif afin de détecter précocement les pertes osseuses.

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